LA FRANCE PITTORESQUE
Sucre de betterave (Propagation du)
(D’après un texte paru en 1870)
Publié le mardi 12 janvier 2010, par LA RÉDACTION
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Né le 22 mars 1789, mort le 21 novembre 1865, Crespel-Dellisse ne peut être mis au rang des martyrs de la science ; c’est simplement un industriel plein de persévérance qui a utilisé une découverte faite chez les Allemands. Dès l’année 1747, Marcgraff, le savant chimiste, avait su reconnaître la présence du sucre cristallisé dans le jus de la betterave ; il ne s’agissait plus que de multiplier ces rares cristaux et que de féconder cette grande découverte.

Crespel-Dellisse, auquel la ville d’Arras a rendu un hommage public en donnant son nom à l’une de ses rues, Crespel le simple épicier, puis le grand industriel, mérite bien que ce nom franchisse l’horizon de la cité qu’il enrichit de ses efforts. Rien de plus touchant que l’énergie de ses tentatives et que la persévérance de ses efforts. Dédaigné d’abord par ses compatriotes, hautement blâmé souvent par ses proches, c’est dans son genre une sorte de Bernard Palissy qui sut enrichir sa contrée d’adoption malgré elle.

C’est dans la correspondance intime de ces martyrs d’une idée féconde qu’il faut saisir le secret de leur souffrance ou de leur réussite. Le 28 mars 1828, au temps où il triomphait des plus grands obstacles, Crespel-Dellisse écrivait : « En 1810 et 1811, je n’employai que des procédés peu stables ; je me servais de forte lessive, de cendre, de chaux, ou de grès pulvérisé. Je travaillai ainsi toute la campagne. Je râpais mes betteraves au moyen d’une tôle percée de trous, fixée sur un cadre ou châssis de bois, etc. » Puis vint enfin le cri de triomphe, et une source nouvelle de richesse nationale fut découverte.

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