LA FRANCE PITTORESQUE
Contribuables et agriculteurs appellent
à la diminution des impôts en 1933
(D’après « Le Petit journal illustré », paru en 1933)
Publié le lundi 13 juin 2016, par Redaction
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En 1933, le journaliste A. Fauchere publie dans le supplément du Petit Journal illustré consacré au monde agricole, une brève destinée à alerter sur une précarité des producteurs qui s’accompagne de prix excessifs pour le consommateur
 

Les manifestations de contribuables et d’agriculteurs se multiplient un peu partout, écrit notre chroniqueur. Elles sont l’expression du grave malaise que la crise développe dans le pays. Dans leur ensemble, les contribuables estiment que les impôts ont atteint un tel poids qu’ils ne peuvent plus être supportés par les « assujettis » dont les revenus s’amenuisent de jour en jour.

Quant aux agriculteurs, si l’augmentation des impôts les effraye à juste raison, ils sont encore bien plus inquiets de la baisse des produits agricoles. Tout ce qui a été fait pour revaloriser le blé et la viande a, pour ainsi dire, échoué, et à l’heure actuelle, sauf dans quelques régions tout à fait privilégiées, le prix du blé qui n’est guère supérieur à 100 francs le quintal au départ laisse aux producteurs de sérieuses pertes.

Il en est d’ailleurs de même pour les pommes de terre qui se sont vendues quelquefois, cette année, moins cher en francs-papier qu’elles ne se vendaient avant la guerre en franc-or.

Et cependant la vie ne diminue pas. Le consommateur, en dépit de la baisse des produits à la ferme, paye toujours très cher ce qu’il consomme. Pour les pommes de terre, si l’on prend comme type la « saucisse », lorsque le consommateur paye 100 francs, 39 fr. 75 vont au producteur, 16 fr. 85 au commerce de gros et aux transports et 43 fr.40 au détaillant. Ce dernier exagère-t-il ? Je me garderai bien de l’affirmer, car les impôts qu’il supporte sont considérables.

Pour atténuer le malaise actuel, il faut donc, de toute évidence, alléger les impôts. Souhaitons que Parlement et Gouvernement comprennent cette nécessité : car la situation, qui est tendue, pourrait devenir vite grave si elle se prolongeait quelque peu.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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