LA FRANCE PITTORESQUE
7 juin 1769 : mort de l’auteur dramatique
Antoine Poinsinet
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Publié le mercredi 5 juin 2013, par Redaction
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Poinsinet n’a vécu que trente-quatre ans, et a pourtant publié beaucoup d’ouvrages. Comédies, opéras, opéras comiques, héroïdes, poésies fugitives, etc., il a essayé de tout.

Le Cercle, ou la Soirée à la mode, le Sorcier et Tom Jones, sont les seules pièces de lui, dont on se souvienne. Sedaine corrigea le dernier de ces opéras comiques, qui était d’abord tombé, et qui réussit beaucoup à la reprise, quand l’auteur du Philosophe sans le savoir eut aidé Poinsinet de ses conseils.

Son père était notaire et attaché à la maison d’Orléans. Poinsinet débuta dans la carrière théâtrale à dix-sept ans. Il avait fait de médiocres études. On prétend qu’il était d’une crédulité sans exemple, et on cite à ce sujet des anecdotes nombreuses et des mystifications dont il fut la victime.

Entre autres choses on lui persuada, un soir d’hiver, qu’une chaire d’écran du roi allait être créée, et on le flatta de l’obtenir. Les facétieux, qui s’amusaient à ses dépens, poussèrent le jeu jusqu’à lui faire brûler les jambes, sous prétexte qu’il fallait répéter le rôle qu’il irait bientôt jouer à Versailles.

On lui fit croire, dans une autre circonstance, que le roi de Prusse avait grande envie de lui confier l’éducation de son fils ; mais qu’il fallait, pour profiter de ce coup de fortune, renoncer à la religion catholique. Il abjura entre les mains d’un soi-disant ministre protestant, que le monarque était censé avoir envoyé secrètement en France. Cette mauvaise plaisanterie passait le jeu, et quand Poinsinet la découvrit, son courroux de bon aloi le porta presque à rendre plainte et à requérir une information criminelle. On réussit enfin à l’apaiser.

Il était né à Fontainebleau, le 17 novembre 1735. Au commencement de 1769, il partit pour l’Espagne, où il conduisait, dit-on, des comédiens lyriques, pour apprendre aux graves Castillans combien il y a de charmes dans la musique italienne. Mais, en passant à Cordoue, il lui prit envie de se baigner dans le Guadalquivir après avoir bien soupé, et il s’y noya.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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