LA FRANCE PITTORESQUE
Académie (Prétention d’un enfant à l’)
(Brève parue en 1835)
Publié le mardi 12 janvier 2010, par LA RÉDACTION
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A la mort du grand Corneille, survenue dans la nuit de 30 septembre au 1er octobre 1684, le duc du Maine, alors âgé de quatorze ans environ, eut tout-à-coup le caprice de vouloir faire partie des quarante.

Il en témoigna le désir à Racine, alors directeur de l’Académie, qui aussitôt assembla ses collègues pour leur faire connaître la fantaisie du jeune prince, et demander à cet effet une surséance de quinze jours ; ce délai fut voté par acclamation.

On assure que Racine fut engagé à répondre au nouveau candidat que lors même qu’il n’y aurait pas de place vacante, il n’y avait pas d’académicien qui ne fût ravi de mourir pour lui en faire une. C’était pousser un peu loin l’hyperbole poétique. « Nos prédécesseurs, dit d’Alembert, étaient, comme l’on voit, autant de Décius prêts à s’immoler pour l’honneur de la patrie. »

Mais le protecteur de l’Académie, Louis XIV, se montra en cette occasion, observe l’écrivain contemporain qui raconte ce fait, plus difficile que L’académie elle-même ; la grande s de M. le duc du Maine empêcha le roi de donner son consentement à cette élection. Ce fut Thomas Corneille qui fut nommé à la place de son frère.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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