LA FRANCE PITTORESQUE
4 juin 1755 : mort de Belsunce,
évêque de Marseille qui s’illustra
durant la peste de 1720
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Publié le dimanche 2 juin 2013, par Redaction
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Belsunce reproduisit à Marseille le glorieux exemple que Charles Borromée avait donné à Milan dans une circonstance semblable. Nous avons esquissé ailleurs le tableau d’une calamité, qui ouvrit aux vertus du saint évêque une longue et périlleuse carrière (voir la date du 25 mai 1720).

Pour récompenser le zèle de Belsunce, la cour lui offrit, en 1723, l’évêché de Laon, duché-pairie, et en 1729, l’archevêché de Bordeaux. Mais retenu à Marseille par le souvenir des sacrifices qu’il avait faits naguère à ses habitants, il leur fit encore celui de sa fortune. Clément XII l’en dédommagea dans le cours de l’année 1781, en l’honorant du pallium. Malheureusement les querelles théologiques, dans lesquelles Belsunce se déclara violemment contre le jansénisme, jetèrent du ridicule sur la fin d’une vie qui avait brillé d’un éclat si noble et si pur.

Dans son zèle fanatique, Belsunce imagina le premier de faire interroger les malades sur leur soumission à la bulle Unigenitus, et de faire refuser les sacrements aux opposants. Le Régent, après avoir vainement essayé de le rendre plus pacifique, dit en sortant d’une conférence avec lui : « Voilà un saint qui a bien de la rancune. » Belsunce mourut à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, dans un diocèse qu’il troublait par son intolérance, après l’avoir sauvé par son humanité.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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