28 mai 1734 : dévouement héroïque du comte de Plelo

Louis de Brehan, comte de Plelo, était ambassadeur de France auprès du roi de Danemark, lorsque Stanislas, beau-père de Louis XV, fut élu pour la seconde fois roi de Pologne en 1733.

Mort du comte de Plelo devant Dantzig

Ce prince étant assiégé dans la ville de Dantzig, par une armée russe, le ministère de France fit partir à son secours une escadre avec quinze cents hommes, commandés par un brigadier. Cet officier, quand il fut près de Dantzig, ayant reconnu la nombreuse armée des Russes, jugea qu’il sacrifierait sans fruit ses soldats, et alla relâcher en Danemark.

Le comte de Plelo vit avec indignation cette retraite, qui lui paraissait humiliante. Il résolut de soutenir Dantzig contre une armée, avec cette troupe, ou d’y périr. Il écrivit, avant de s’embarquer, une lettre à l’un des secrétaires d’Etat, laquelle finissait par ces mots : « Je suis sûr que je n’en reviendrai pas ; je vous recommande ma femme et mes enfants. »

Ce brave chevalier arrive à la rade de Dantzig, attaque avec quinze cents Français, trente mille Russes : il emporta trois de leurs retranchements ; mais enfin, accablé par le nombre, il tomba percé de coups, comme il l’avait prévu.

Le comte de Plelo réunissait à l’ardeur du courage toutes les grâces de l’esprit. C’est de lui qu’est cette idylle si naïve et si pleine de finesse, la Manière de prendre les oiseaux, qu’on trouve dans le Portefeuille d’un Homme de goût, ou dans l’Elite des Poésies fugitives.