LA FRANCE PITTORESQUE
20 mai 1756 : victoire navale
remportée par l’amiral français
La Galissonière sur l’amiral anglais Byng
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Publié le dimanche 19 mai 2013, par Redaction
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Le traité conclu entre la France et l’Autriche avait servi en quelque sorte de manifeste à cette guerre, qui, dans le cours de sept années, allait enfanter tant de désastres, malgré les brillantes promesses de son début. Les efforts de la France se tournèrent d’abord vers l’élément où ses adversaires avaient l’avantage. Un projet de descente en Angleterre fut médité ; on menaça les îles de Jersey, Guernesey, Gibraltar et Minorque. Cette dernière appartenait aux Anglais depuis la guerre de la succession d’Espagne : ils avaient employé trente ans à la fortifier, et, dans leur opinion, le fort Saint-Philippe ne le cédait qu’à Gibraltar. C’est par la conquête de cette île qu’il parut convenable de commencer.

Rolland-Michel Barrin, comte de La Galissonière

Rolland-Michel Barrin, comte de La Galissonière

Le maréchal de Richelieu avait le premier conseillé une expédition qui pouvait assurer à la France, pendant la guerre, l’empire de la Méditerranée. Plusieurs généraux en exagéraient les difficultés. Richelieu demanda trente mille hommes et une escadre de douze vaisseaux de guerre. La flotte française sortit des îles d’Hyères le 10 avrili 1756 ; l’armée prit terre à Minorque le 17, et aussitôt s’empara de la ville de Ciutadella, et de celle de Manon, que les Anglais abandonnèrent pour se renfermer dans le fort de Saint-Philippe. Le maréchal de Richelieu s’en approcha, et parut indécis sur les moyens de pénétrer dans une citadelle que la nature et l’art rendaient presque inaccessible.

Tandis qu’il cherchait à s’ouvrir un accès dans la citadelle, l’escadre française, commandée par le marquis de La Galissonière, fermait l’entrée du port à un secours nombreux que les Anglais envoyaient à Mahon, sous la protection de quatorze vaisseaux de ligne. L’amiral John Byng les commandait. La Galissonière vint à sa rencontre. Le combat s’engagea le 20 mai entre les deux escadres. Les Français, dit de Lacre telle, y développèrent un art de bataille qui déconcerta les manœuvres de leurs ennemis. Leur ligne fut un moment rompue, mais ne tarda pas à se reformer. L’amiral Byng, fatigué de plusieurs attaques infructueuses, n’ayant pu réussir ni à prendre, ni à disperser aucun des vaisseaux français, fit cesser le combat, et se trouva heureux de n’être point poursuivi.

II renonça au but de son expédition, et revint à Gibraltar réparer ses vaisseaux gravement endommagés. Cette victoire navale, la plus importante et la plus glorieuse que les Français eussent obtenue depuis plus de cinquante années, anima le courage des assiégeants, dont jusqu’alors les progrès avaient été faibles. Quant à l’amiral Byng, il paya de sa tête le malheur d’avoir été vaincu, condamné à mort et exécuté le 14 mars 1757.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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