LA FRANCE PITTORESQUE
14 mai 1588 : le duc de Guise
lève l’étendard de la révolte contre Henri III
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Publié le lundi 13 mai 2013, par Redaction
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Après que la journée des Barricades eut obligé Henri III de quitter Paris, le duc de Guise étant resté seul maître de la capitale, s’empara de l’Arsenal, de la Bastille et de Vincennes ; il renouvela tous les officiers municipaux, ainsi que la plupart des membres du parlement. Il plaça des corps-de-gardes à toutes les portes de la ville, avec défense de sortir sans un passe-port du prévôt des marchands, qui lui était entièrement dévoué.

Il alla voir ensuite Achille de Harlay, premier président. « Il le trouva (dit un ancien auteur) qui se promenait dans son jardin, lequel s’étonna si peu de sa venue, qu’il ne daigna pas seulement tourner la tête, ni discontinuer sa promenade commencée : laquelle achevée qu’elle fût, et étant au bout de son allée, il retourna, et en retournant il vit le duc de Guise qui venait à lui ; alors ce grave magistrat haussant la voix, lui dit : C’est grand’ pitié quand le valet chasse le maître. Au reste, mon âme est à Dieu, mon cœur est à mon roi, et mon corps est entre les mains des méchants. »

Le duc de Guise s’acheminait à grands pas vers la royauté ; mais, comme dit Montaigne : « les prétendants à la couronne trouvent tous les échelons, jusqu’au marchepied du trône, et petits et aisés, mais le dernier ne se peut franchir pour la hauteur. » Le roi ayant assemblé les Etats de Blois pour remédier aux troubles, et le duc de Guise étant venu dominer encore dans ces Etats, Henri III, qui n’était pas assez puissant pour le faire juger, crut ne pouvoir sauver sa couronne qu’en le faisant assassiner.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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