LA FRANCE PITTORESQUE
6 mai 1678 : mort de Corneille Jansénius
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Publié le dimanche 5 mai 2013, par Redaction
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Corneille Jansénius, évêque d’Ypres, est devenu plus célèbre qu’il n’aurait dû l’être naturellement, et il ne l’est cependant pas assez par l’endroit par où il méritait de l’être. On le connaît principalement comme auteur du livre Augustinus, où les uns trouvent, et les autres ne trouvent pas les cinq propositions condamnées, et l’on ignore assez communément qu’il mourut frappé de la peste au milieu de son troupeau, auquel il fournissait, en digne évêque, tous les secours spirituels et temporels.

Député deux fois par l’université de Louvain, auprès du roi d’Espagne, pour faire révoquer la permission accordée aux jésuites , d’enseigner les humanités et la philosophie, Jansénius mit beaucoup de zèle dans cette négociation, et ne réussit que trop bien, pour le repos de sa mémoire et de tous ceux auxquels il a donné son nom.

Les affaires politiques lui suscitèrent bientôt un ennemi plus implacable et plus à craindre. La France et l’Espagne étant entrées en guerre, et le cardinal de Richelieu, qui écrasait les protestants en France, ayant fait alliance au dehors avec toutes les puissances protestantes, Jansénius, sujet de l’Espagne, composa, pour décrier le système politique de Richelieu, l’ouvrage intitulé : Mars Gallicus, qui fut promptement traduit en français. Cet ouvrage lui valut l’évêché d’Ypres et la haine de Richelieu. Il mourut peu de temps après la publication de son Mars Gallicus.

Le cardinal Mazarin, successeur de Richelieu, eut aussi, pour s’élever contre Jansénius et ses amis, un motif particulier : c’était la liaison du cardinal de Retz, son plus mortel ennemi, avec ce même parti. De là aussi les préventions de Louis XIV contre les jansénistes et contre Messieurs de Port-Royal.

Urbain VIII défendit en 1642 la lecture du livre de Jansénius, qui avait paru en 1640. Innocent X condamna en 1653 les cinq fameuses propositions extraites de ce livre. En 1665, Alexandre envoya ce fameux formulaire, dont la signature a excité tant de troubles jusqu’en 1762, que l’extinction de l’ordre des jésuites assoupit ces tristes querelles, qui furent si funestes à la religion.

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