LA FRANCE PITTORESQUE
1er mai 1756 : alliance de
la France et de l’Autriche
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Publié le mardi 30 avril 2013, par Redaction
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Dès l’année 1755, le roi de Prusse soupçonnant une ligue secrètement formée contre lui par l’impératrice Marie-Thérèse, l’électeur de Saxe, roi de Pologne, et l’impératrice de Russie, s’était uni avec l’Angleterre, et avait renoncé à l’alliance de la France : ce fut alors que l’ancienne inimitié entre les maisons de France et d’Autriche, fomentée depuis Charles-Quint et François Ier fit place à une amitié qui étonna toutes les nations.

Le parlement d’Angleterre appela cette union monstrueuse ; mais étant nécessaire, elle était très naturelle. On pouvait même espérer que ces deux grandes puissances réunies pourraient donner la loi au reste de l’Europe. L’abbé de Bernis, depuis cardinal, eut la plus grande part à ce fameux traité, qui détruisait tout l’édifice du cardinal de Richelieu, et qui semblait en élever un autre plus haut et plus vaste ; ce fut aussi l’ouvrage d’une femme, Madame de Pompadour, alors toute puissante à la cour, et mortellement piquée de certains termes outrageants, lâchés contre elle par Frédéric II, qui n’épargnait pas un sexe dont il n’avait aucun besoin.

Mais cette alliance ne produisit pas la grande révolution à laquelle on s’attendait dans les affaires de l’Europe. On vit un électeur de Brandebourg, dont la ruine avait paru certaine, tenir seul pendant sept ans contre la France et l’Autriche, aidées de la Russie, de la Suède et de la moitié de l’Allemagne ; et l’on reconnut la vérité de cette maxime : Les grandes puissances s’affaiblissent en s’unissant.

La paix désavantageuse de 1763 fut d’abord pour la France le triste fruit de cette alliance ; et quant à l’Autriche, l’empereur Joseph II, qui regardait ce traité comme la plus sûre barrière des Pays-Bas, ayant fait démolir tous les forts de l’Escaut, et démanteler toutes les places de la Flandre et du Brabant, la Belgique s’est trouvée entièrement ouverte dans ces dernières années aux invasions des Français.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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