LA FRANCE PITTORESQUE
24 avril 1617 : assassinat
du maréchal d’Ancre
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Publié le lundi 22 avril 2013, par Redaction
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Concini, connu sous le nom de maréchal d’Ancre, était venu en France en 1600, avec Marie de Médicis, femme de Henri IV. Après la mort de ce prince, et pendant la minorité de Louis XIII, il parvint à la dignité de maréchal de France et à la puissance de premier ministre, par le crédit de sa femme Galigaï, fille de la nourrice de Marie de Médicis.

Concino Concini, maréchal de France et marquis d'Ancre

Concino Concini, maréchal de France et marquis d’Ancre

Il eut cette mauvaise politique machiavéliste de diviser pour régner, politique qui se tourne toujours contre ceux qui la suivent. En 1614, les princes et les grands, mécontents du gouvernement, prirent les armes ; on les apaisa, on les trompa par différents traités ; la guerre civile ne tarda pas à se rallumer.

Le jeune de Luynes, favori de Louis XIII, lui persuade qu’il est capable de régner enfin par lui-même ; il lui représente que la reine sa mère et Concini le tiennent en tutelle. Le jeune roi ordonne aussitôt qu’on arrête le maréchal d’Ancre : Vitry, capitaine des gardes, chargé de l’ordre, se met en devoir de l’exécuter ; et sur la résistance du maréchal, il l’assassine d’un coup de pistolet dans la cour même du Louvre. Sa femme eut la tête tranchée par arrêt du parlement.

« La populace (dit un historien célèbre), toujours extrême, toujours barbare quand on lui lâche la bride, va déterrer le corps de Concini, inhumé à Saint-Germain-l’Auxerrois, le traîne dans les rues, lui arrache le cœur ; et il y eut des hommes assez brutaux pour le griller publiquement sur des charbons, et le manger ; son corps fut enfin pendu par le peuple à une potence. Il y avait dans la nation un esprit de férocité que les belles années d’Henri IV et le goût des arts, apporté par Marie de Médicis, avaient adouci quelque temps, mais qui, à la moindre occasion, reparaissait dans toute sa force. »

L’évêque de Luçon, qui fut depuis le fameux cardinal de Richelieu, fut enveloppé dans la disgrâce du maréchal d’Ancre, son protecteur ; et celui qui en exila, depuis, tant d’autres, du haut du trône où il s’assit auprès de son maître, fut alors exilé dans un petit prieuré au fond de l’Anjou.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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