LA FRANCE PITTORESQUE
Il a honte bue ; il a passé
par-devant l’huis du pâtissier
()
Publié le dimanche 21 avril 2013, par Redaction
Imprimer cet article
C’est un homme sans pudeur, habitué à braver le respect humain.
 

Cette façon de parler est venue, suivant l’abbé Tuet, de ce que les pâtissiers tenaient cabaret sur le derrière de leur maison.

Les gens qui voulaient garder quelque décorum y entraient par une porte dérobée ; et, quand un débauché y entrait par la boutique, on disait de lui qu’il avait honte bue, etc.

Il est plus probable que cette façon de parler est une allusion aux formes obscènes de certaines pâtisseries qu’on voyait étalées sur le devant de la boutique. La Bruyère-Champier, médecin de François Ier, nous apprend qu’elles représentaient les parties sexuelles de l’homme et de la femme.

Cet impudique usage avait été transmis des païens aux chrétiens. Les boulangers romains étalaient des pains de forme obscène. Le pain des athlètes, que Juvénal appelle coliphia dans sa seconde satire, et qui était fait de manière à donner de la vigueur à ceux qui le mangeaient, représentait le signe de la virilité. Les deux vers suivants de Martial ne laissent point de doute là-dessus :

Si vis esse satur, nostrum potes esse Priapum ;
Ipsa licet rodas inguina, purus eris

(Si vous voulez vous rassasier, vous pouvez manger ce Priape ;
Même en le dévorant jusqu’aux testicules, vous resterez pur.)

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE