LA FRANCE PITTORESQUE
22 avril 1724 : mort de Boivin l’aîné
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Publié le dimanche 21 avril 2013, par Redaction
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Louis Boivin, frère aîné de Jean Boivin, qui le surpassa, était un savant bizarre, d’une érudition diffuse et confuse, d’une ardeur pour la dispute, et d’une aigreur qui le firent éloigner pour quelque temps des assemblées de l’Académie des inscriptions et belles-lettres dont il était membre ; il s’irritait des objections, et en demandait instamment ; il se fâchait également quand on en faisait et quand on n’en faisait pas.

Boivin portait dans les affaires la même contention d’esprit que dans les lettres ; il était plaideur aussi bien que disputeur. Il eut, pour une redevance de vingt-quatre sous, un procès qui dura douze ans, et qui lui coûta douze mille livres de frais, tort dont la plus grande partie retombe sur les lois. Boivin s’en consola en vrai plaideur : « J’ai, dit-il, gagné mon procès pendant douze années, et je ne l’ai perdu qu’un jour. »

Boivin aimait tant l’Académie, à cause des occasions de dispute qu’elle lui fournissait, qu’il disputait surtout contre l’usage abusif des vacances. Il trouvait que vivre sans disputer n’était pas contentement ; il demandait à Dieu de mourir dans les vacances, et il mourut dans les vacances de Pâques (le 22 avril 1724).

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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