LA FRANCE PITTORESQUE
7 avril 1776 : mort de l’Académicien
Charles Colardeau
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Publié le samedi 6 avril 2013, par Redaction
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Charles Colardrau était né à Joinville en Beauce, le 12 octobre 1732. Il fut élu à l’Académie française, et non reçu, étant mort dans l’intervalle de l’élection à la réception. Il donna, à vingt ans, la traduction de l’Epitre d’Héloïse à Abélard, par Pope. L’original est plein de feu, et la copie réunit la chaleur du sentiment à celle de l’expression et à la richesse des images. « C’est un morceau vraiment précieux, qui durera autant que notre langue ; qu’on sait par cœur, dès qu’on l’a lu, et qu’on relit encore, quand on le sait par cœur. » Tel est le jugement qu’en portait La Harpe qui remplaça Colardeau à l’Académie française.

Les tragédies d’Astarbé et de Caliste n’eurent pas le même succès que l’Epitre d’Héloïse. Colardeau, dans son Astarbé, n’a pas su profiter de ces beautés sublimes que lui offrait Télémaque, et de ces traits profonds dont Fénelon a peint Pygmalion et Astarbé. Cette pièce n‘offre que le mérite du style. La versification en est élégante, souvent même énergique, comme dans ce beau vers, qui peint si bien Pygmalion, expirant : « Joint le tourment de vivre à l’horreur de mourir. »

Dans la tragédie de Caliste, Colardeau a évité les irrégularités et les hardiesses licencieuses de la Belle Pénitente de Rowe ; mais il n’a guère de beautés qui n’appartiennent à cet auteur, et il n’a pas transporté dans sa pièce toutes les beautés de la pièce de Rowe.

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