LA FRANCE PITTORESQUE
6 avril 1468 : États généraux convoqués à Tours par Louis XI
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Publié le vendredi 5 avril 2013, par Redaction
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Par les traités de Saint-Maur et de Conflans, signés le 30 octobre 1465, Louis XI avait cédé la Normandie à son frère Charles, une partie de la Picardie au duc de Bourgogne, le comté d’Etampes au duc de Bretagne, et donné l’épée de connétable au comte de Saint-Pol. En adoptant cette conduite, il s’était rendu aux. conseils de Sforce, duc de Milan, qui l’exhortait à tout accorder pour dissiper la ligue des princes, sauf ensuite à ne consulter que les circonstances.

En effet, à peine la ligue fut-elle dissoute, que Louis XI protesta contre un traité arraché par la force, et déclara hautement qu’il ne consentirait jamais à ce que la Normandie fût démembrée du royaume. Appuyant cette déclaration par les armes, il se remit en possession de la province, sans que son frère pût l’en empêcher. Puis il convoqua les Etats généraux du royaume dans la ville de Tours, afin de chercher dans leur volonté une confirmation de la sienne.

« Il ne manquait jamais de zélés serviteurs, gens de petite condition et de petite vertu, qui disaient que c’était un crime de lèse-majesté d’assembler les Etats, et que c’était diminuer l’autorité du roi. De pareils discours étaient tenus surtout par ceux qui étaient en crédit et en autorité, sans l’avoir mérité. Ils aimaient bien mieux traiter les affaires par intrigue, et en chuchotant à la cour, que de risquer à se faire connaître dans une grande assemblée et d’exposer leurs œuvres à un blâme public. Le roi, qui n’était peut-être pas fort éloigné de penser comme eux, en ce qui touchait son pouvoir, était cependant plus habile », écrit de Barante dans son Histoire des ducs de Bourgogne.

Les Etats restèrent assemblés huit jours seulement, et tout s’y passa comme le roi le souhaitait. Ils déclarèrent que la Normandie ne pouvait, en aucun cas, être détachée de la couronne. Ils s’exprimèrent avec force relativement à la ligue des princes, et la conclusion de leurs discours fut que si, à l’avenir, pareille chose se renouvelait, le roi devait procéder contre ses ennemis, sans être obligé d’assembler les Etats.

S’agissant de la mauvaise administration des finances, le roi répondit que les séditions excitées par ses ennemis étaient la cause de tous les désordres, et qu’il allait travailler sans relâche à les réparer. Il engagea de plus les Etats à choisir plusieurs sages personnes pour concourir à cette bonne œuvre.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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