3 avril 1287 : mort du pape Honorius IV

Noble Romain, créé cardinal par Urbain IV, il fut décoré de la tiare le 2 avril 1285. Sa nomination eut lieu à Pérousa, et on peut juger du scandale que donnaient à la chrétienté les élections du saint conclave, puisque Honorius, dans la circulaire où il annonçait la sienne, se vante qu’elle s’était faite librement et sans que les cardinaux fussent enfermés.

Il confirma les concessions faites par son prédécesseur à Philippe le Hardi, pour soutenir la guerre contre Pierre d’Aragon, qui retenait captif le neveu de saint Louis, Charles II, roi de Sicile. Son zèle pour le fils de l’usurpateur français n’était pas désintéressé. Tant que la guerre durerait, il se réservait la disposition des évêchés de cette malheureuse contrée. Malgré les excommunications qu’il fulmina contre les adversaires du parti français, il ne put réussir à procurer la liberté du prince dont il soutenait les droits équivoques.

Il mourut dans le palais qu’il avait fait bâtir près de Sainte-Sabine. Honorius était en proie à de si vives douleurs de goutte aux pieds et aux mains, que, pour célébrer la messe il était obligé de se servir de certains instruments. Cette anecdote rappelle les vers où l’un de nos poètes contemporains nous peint un pontife tourmenté de la goutte, qui,

Rongeant les nœuds de ses doigts inégaux,
Va se cacher sous la bague divine
Dont la vertu guérit de tous les maux.