LA FRANCE PITTORESQUE
27 mars 1615 : mort de
Marguerite de France, reine de Navarre
()
Publié le dimanche 24 mars 2013, par Redaction
Imprimer cet article

Il y eut beaucoup plus de galanterie que de politique dans l’existence de cette princesse. Fille de Henri II et de Catherine de Médicis, épouse infidèle d’un monarque qui ne mettait pas non plus la fidélité au nombre des vertus royales, Marguerite tenait de la nature une beauté ravissante, et de l’éducation un savoir supérieur à son sexe ; quant à ses mœurs, on peut s’en rapporter à son frère Henri III : « En donnant ma sœur Margot au prince du Béarn, disait-il, je la donne à tous les Huguenots du royaume. »

Marguerite de France (Marguerite de Valois)

Marguerite de France

Cet hymen, dont on avait prévu que livrée serait vermeille, ne démentit pas ses funestes auspices. Unis au milieu des sanglantes orgies de la Saint-Barthélemy, Henri IV et Marguerite ne s’aimèrent jamais. Cependant ils vécurent cinq ans à la cour de Pau dans une concorde apparente. Au bout de ce terme, Marguerite, qui avait à se plaindre de l’intolérance d’un secrétaire du roi, négocia son retour à Paris. En admettant que sa conduite n’y fût pas exemplaire, appartenait-il à son frère, à Henri III surtout, de l’en punir par des outrages publics ?

Le roi de Navarre se crut obligé de demander la raison de ces procédés : on eut l’impolitesse de la lui dire. Marguerite retourna en Béarn : tout-à-coup, sous un vain prétexte, elle s’empara de l’Agenais, et se mit en révolte ouverte contre son mari et contre son frère. Depuis quelques années, elle vivait retirée dans le fond de l’Auvergne, lorsque Henri, devenu roi de France, lui fit proposer le divorce : elle n’y consentit qu’après la mort de Gabrielle d’Estrées (1599). En 1605 Marguerite revint secrètement à Paris. Un peu surpris de son arrivée, Henri l’envoya complimenter, et cinq ans plus tard il voulut qu’elle assistât au sacre et au couronnement de Marie de Médicis.

La maison de Marguerite était le rendez-vous de tous les beaux esprits. Elle mourut à l’âge de soixante-cinq ans, laissant des poésies agréables, et des mémoires écrits d’un style badin et négligé, mais sans bassesse. Elle s’y justifie avant d’être accusée, preuve certaine des reproches que lui fait sa conscience.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE