LA FRANCE PITTORESQUE
25 mars 1678 : prise de
la ville d’Ypres par Louis XIV
()
Publié le vendredi 22 mars 2013, par Redaction
Imprimer cet article

Comme la ville d’Ypres a été le berceau du Jansénisme, lorsque Louis XIV en fit le siège, on fit courir une prétendue lettre de ce prince au docteur Arnauld, dans laquelle il exhortait cet illustre chef du parti à user de son crédit auprès des siens pour les engager à se rendre.

Cette lettre est une allusion ironique aux cinq fameuses propositions de Jansenius, condamnées par l’Eglise :

« Monsieur,

« Nous allons commencer un siège où vous pourriez nous servir beaucoup de votre crédit ; j’ai cinq propositions à faire à MM. d’Ypres : la première, que je suis venu en Flandre pour faire du bien à tout le monde ; la deuxième, que le commandement que je leur fais de rendre la ville n’est pas impossible ; la troisième, qu’il est en leur pouvoir de mériter ou de démériter mes bonnes grâces ; la quatrième, que j’ai des secours avec moi, plus que suffisants pour les faire obéir, à mes ordres ; la cinquième, que dans quelque nécessité qu’ils soient de se rendre, ils ne le feront qu’avec une entière liberté.

Siège d'Ypres en 1678

Siège d’Ypres en 1678

« Il s’agit donc, Monsieur, de leur faire signer ces cinq propositions, qui renferment tout le traité de la grâce que j’ai à leur faire.

« Je ne crois pas qu’ils puissent éluder mes ordres par la distinction du droit et du fait ; car, pour le droit, il y a si longtemps que je suis en possession de prendre des villes, que le temps seul pourrait me servir de prescription dans les Pays-Bas, quand je n’aurais pas d’ailleurs tant de droits incontestables. Ils ne peuvent donc se retrancher que sur le fait, et c’est de quoi je les veux convaincre par une trentaine de canons, auxquels je les défie de répondre efficacement, car ils percent toutes les difficultés à jour. Par là vous jugerez bien que je ne serai pas si longtemps à leur faire signer mes cinq propositions, que vous avez été à signer celles du pape. »

Louis XIV dut la prise de cette ville à la grande valeur des mousquetaires, commandés par le brave Tayac, qui leur disait, en les menant à l’assaut : « Ces gens-là se défendent vigoureusement ; mais ils ont affaire à nous ; et combien de fois, quand nous serons de retour à Paris, nos maîtresses nous feront-elles raconter cette action ? » Cette place fut rendue à la paix de Nimègue.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE