LA FRANCE PITTORESQUE
4 janvier 1786 : mort de Mendelssohn (Moses) métaphysicien allemand
()
Publié le samedi 14 novembre 2009, par LA RÉDACTION
Imprimer cet article

Né en 1729 d’un père Israélite, qui exerçait la profession d’écrivain public, Mendelssohn annonça de bonne heure ses étonnantes dispositions pour l’étude ; à dix ans, l’ardeur avec laquelle il s’y livrait déjà faillit lui être fatale, et lui laissa pour la vie une difformité accompagnée de faiblesse. Sa pauvreté semblait devoir être un obstacle à ses progrès ; longtemps il vécut à Berlin du métier de copiste ; enfin il trouva une place de précepteur, et presqu’en même temps un emploi avantageux. Son habileté au jeu d’échecs le mit en rapport avec le célèbre Lessing, qui fut frappé de son manuscrit des Lettres sur le sentiment, théorie complète des beaux- arts.

A compter de ce moment, Mendelssohn commença une carrière nouvelle ; il participa à plusieurs entreprises scientifiques, et publia divers ouvrages. Ce fut en 1767 que parut son Phédon, livre dont Platon lui avait fourni la forme, mais non pas le fond. Le succès en fut tel, qu’il ne passait plus à Berlin d’étranger distingué qui n’allât visiter Mendelssohn. En 1771, il remporta un prix proposé par l’Académie de Berlin : il s’agissait de résoudre une question sur l’évidence en métaphysique. Mérian etSulzer voulurent placer le nom du jeune lauréat sur une liste de membres à présenter pour être admis dans le sein de l’Académie ; Lagrange appuya cette idée, et l’Académie entière l’approuva. On présenta la liste à Frédéric II, qui raya ce nom, comme ne lui plaisant pas, et sans en donner d’autres motifs. « J’en serais fâché, dit Mendelssohn, si c’était l’assemblée qui n’eût pas voulu me recevoir. »

Le nombre des ouvrages de Mendelssohn est trop grand pour qu’on essaie d’en donner la liste ; ils portent tous un caractère religieux et métaphysique. Défenseur de la religion juive, qui était la sienne, l’auteur du Phédon contribua puissamment à opérer le rapprochement, dont on remarque aujourd’hui les effets, entre les chrétiens et les juifs. Le jour de sa mort, tous les juifs de Berlin fermèrent leurs boutiques et leurs magasins en signe de deuil, coutume qu’ils n’observent qu’à la mort de leur premier rabbin. Le style pur et harmonieux de Mendelssohn l’a placé au rang des écrivains classiques de son pays.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE