LA FRANCE PITTORESQUE
24 février 1495 : le roi
de France Charles VIII entre
victorieux dans Naples
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Publié le vendredi 22 février 2013, par Redaction
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Les droits de Charles sur le royaume de Naples étaient fondés sur la cession faite au roi son père, par Charles d’Anjou, héritier de son oncle René, roi de Naples et de Sicile. Charles ayant formé le projet de faire valoir ses droits, partit pour l’Italie en 1494. De Vese et Briçonnet furent les principaux moteurs de cette entreprise. Tous les princes d’Italie y prirent part, chacun suivant son intérêt.

Les Vénitiens, dans l’espérance de s’agrandir, à la faveur des troubles ; Alexandre VI, pour procurer des établissements à sa famille, mais surtout Ludovic Sforce, qui, ayant formé le projet d’usurper le duché de Milan, sur son neveu Galéas, qu’il méditait d’empoisonner, voulait donner assez d’affaires à Ferdinand, roi de Naples, dont la petite-fille avoit épousé Galéas, pour l’empêcher de se venger. Ferdinand, saisi de terreur, mourut d’apoplexie. Alphonse, son fils, lui succéda. Charles VIII fut reçu dans Florence le 17 novembre 1494, entra dans Rome en vainqueur, à la lueur des flambeaux, le 31 décembre, et y fit des actes de souveraineté l’année suivante. Alexandre VI capitula avec lui.

Alphonse, voyant ses sujets ébranlés à l’approche du roi, et sentant qu’il n’en était pas aimé, remit sa couronne à son fils Ferdinand, jeune prince d’un grand courage et chéri des peuples ; mais la terreur du nom français était trop grande pour qu’il pût s’opposer a leurs progrès. Ferdinand se retira, et Charles VIII entra victorieux dans Naples, avec les ornements impériaux. Toutes ces conquêtes se firent en moins de six mois. L’excellence de l’artillerie française étonna beaucoup les Italiens dans cette guerre, et contribua beaucoup à la rapidité de nos succès.

Il arriva à Charles VIII ce qui arriva depuis à ses successeurs. Il fut chassé d’Italie, et eut bien de la peine à rentrer en France, ne remportant que l’honneur d’un vain triomphe, et le bonheur d’avoir échappé, par des prodiges de bravoure, à une armée considérable qui pensa l’envelopper lui et ses troupes.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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