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Mettre le marché à la main
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Publié le dimanche 10 février 2013, par Redaction
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Témoigner qu’on est prêt à rompre un engagement
 

Cette expression est née de l’usage symbolique autrefois observé pour la conclusion de la plupart des marchés. Le vendeur d’un bien immeuble ou autre s’en dessaisissait en remettant à l’acquéreur quelque objet qui était censé le représenter et qui servait à en conférer l’investiture.

C’était ordinairement un brin d’herbe ou de feuillage, un petit bâton ou une petite pierre, etc., que les nouveaux possesseurs déposaient dans une église, où on les conservait avec soin, pour les produire au besoin en témoignage.

Ducange parle de la tradition par la pierre d’après une charte de 1394, et le glossaire de Carpentier, à l’article Investitura per ramum et cespitemInvestiture par le rameau et le gazon —, cite aussi une charte de 1401, dans laquelle on lit : « S’en sont venus dessaisir par rain (rameau) et par baston, en la main dudit, etc. »

Ainsi l’expression mettre le marché à la main est ce qu’on appelle un symbole parlé. Le mot marché y est hardiment employé pour le gage du marché, le signe de l’investiture, auquel on propose de renoncer, si les conditions ne plaisent pas. Ce qui prouve qu’on pouvait, en certains cas, dissoudre une convention par la simple remise des objets symboliques employés pour la conclure.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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