LA FRANCE PITTORESQUE
Craignez la colère de la colombe
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Publié le vendredi 1er février 2013, par Redaction
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Gardez-vous de provoquer le courroux d’une femme, et en général de toute personne d’un naturel doux, car les êtres enclins à la douceur sont ceux dont le ressentiment est réputé le plus difficile à calmer et le plus redoutable, une fois que leur patience a été poussée à bout
 

Jérémie rappelle la colère de la colombeira columbae —, et même le glaive de la colombegladius columbae —, en plusieurs passages de ses Lamentations.

Mais il en parle comme nous pourrions parler de la colère et du glaive de l’aigle romaine, par une de ces figures que les détracteurs du style des prophètes accusent d’être obscures et bizarres faute d’en savoir distinguer la clarté et la justesse.

Son expression est fondée sur ce que l’enseigne guerrière des Assyriens était une colombe, sous la forme de laquelle ils avaient divinisé leur reine Sémiramis, dont le nom, en syriaque, signifiait colombe des champs, parce que, ayant été abandonnée dans son enfance par sa mère, près du lac Ascalon, elle avait été nourrie par des colombes, à l’endroit même où se trouve encore aujourd’hui un village qui est appelé le village de la colombe, comme pour consacrer cette fabuleuse tradition.

Ainsi notre proverbe, qui date du Moyen Age, a été tiré des paroles bibliques détournées de leur vraie signification et appliquées abusivement à un oiseau signalé comme un type de douceur dans le langage proverbial de presque tous les peuples.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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