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Guignol candidat au patrimoine mondial
immatériel de l’Unesco
(Source : Le Progrès)
Publié le dimanche 20 janvier 2013, par Redaction
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Le processus de préparation de candidature sera long. Il vient de démarrer. Stéphanie Lefort y pense depuis 2003. Depuis la création du label patrimoine immatériel. « Tout de suite je me suis dit que c’était l’occasion de faire reconnaître le théâtre de Guignol à l’international »
 

Dix ans après, c’est hier seulement qu’elle rencontrait la Ville dont le soutien est nécessaire. « On est sur la même longueur d’ondes », confiait la directrice du théâtre de Guignol à l’issue de l’entrevue. La veille, elle maniait des paroles rassurantes. « Il ne s’agit pas d’un concours. Nous ne sommes en compétition avec personne ».

Après le soufflé retombé dans la course au titre de Lyon cité de la gastronomie, la directrice du théâtre de Guignol tenait à préciser qu’« il n’y a pas de lutte de pouvoir. On ne peut que sortir gagnant. Le plus dur est derrière nous puisque ce théâtre existe sans discontinuer et que la Ville lui permet d’exister ».

Préparer le dossier de candidature sera long cependant. « Je dirais qu’il faudra qu’il soit scientifiquement irréprochable. Il faut que ce soit le meilleur dossier du monde », sourit la jeune femme. Les compétences d’historiens, d’experts, de gens du théâtre, de spécialistes du parler lyonnais, seront ainsi largement sollicitées.

L’occasion d’apprendre que peu d’écrits existent sur Guignol. « Le livre de référence est celui de Paul Fournel. Après il y a par exemple ce qu’a écrit Edmond Locard à propos de Laurent Mourguet son créateur : « Le plus grand auteur, non pas avec, mais à côté de Molière ». C’est beau, ce « à côté », n’est-ce pas ? ». Si inscription de Guignol au Panthéon du patrimoine de l’Humanité, il y avait, sa petite tête de bois rejoindrait ainsi sur la liste prestigieuse, le repas gastronomique français, le Fest Noz breton, la tapisserie d’Aubusson, la dentelle au point d’Alençon…

« Ce patrimoine immatériel est important car contrairement au bâti, il s’attache à ce qui est ténu, fragile », souligne Stéphanie Lefort. Continuer à faire du buzz sur le sujet, mais surtout lancer l’étape de recherche et de réflexion, est désormais d’actualité. « On est pour l’instant dans la salle d’attente », dit encore la directrice, convaincue que Guignol a toutes ses chances. « Nous sommes bien dans le cadre d’une pratique héritée de nos ancêtres et qu’on va transmettre. Quelque chose de non figé, qui évolue dans le temps car il ne s’agit pas d’accrocher Guignol à un mur mais de faire connaître tous les métiers d’art qui y sont associés ». Seul regret : « Jean-Guy Mourguet, dernier descendant, est décédé en octobre. J’aurais aimé que ça arrive de son vivant ».

Dominique MENVIELLE
Le Progrès

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