LA FRANCE PITTORESQUE
19 décembre 1370 : mort
du pape Urbain V
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Publié le mardi 18 décembre 2012, par Redaction
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Urbain V (Guillaume de Grimoald, fils d’un baron du Roure et d’Emphélise de Sabran, sœur de Saint-Elzéar), élu pape le 27 octobre 1362, ne fut pas moins obscur que son prédécesseur Innocent VI et que son successeur Grégoire XI.

Avignon était la capitale du christianisme depuis que Benoît XI avait passé les Alpes. Urbain V ne rétablit pas à perpétuité le Saint-Siège à Rome, puisqu’il revint mourir à Avignon, mais il prépara, par le séjour qu’il y fit pendant deux années, le retour définitif des papes dans la ville de Saint-Pierre. Aucun évènement remarquable n’est à noter dans le cours de ce pontificat paisible. Le grand schisme d’Occident n’était pas encore commencé ; les opinions hérétiques de Wiclef n’inquiétaient pas encore le Saint-Siège, et les agitations causées par la tentative avortée de Colas Rienzi pour rétablir l’antique liberté romaine, étaient calmées depuis longtemps.

Pendant son voyage d’Italie, Urbain V vit à ses pieds Jean VI, empereur d’Orient, qui, pressé par les Turcs, venait supplier le pape d’intercéder pour lui auprès des souverains de l’Europe, en reconnaissant la suprématie pontificale sur l’église grecque et en promettant de la faire reconnaître solennellement dans un concile, promesse que son petit-fils Jean VII, encore plus menacé et par conséquent encore plus effrayé par les Turcs, crut devoir accomplir. Mais la fièvre des croisades était éteinte : Jeau VI et Jean VII ne se sauvèrent pas par leurs humiliations. Urbain déploya quelque énergie contre plusieurs petits tyrans, qui exerçaient le brigandage dans différentes parties de l’Italie ; il les frappa d’excommunication et fit marcher des troupes qui rétablirent momentanément la paix publique.

Des œuvres d’une charité toute évangélique et la pratique de vertus douces et tranquilles convenaient mieux à son caractère. Il protégeait aussi les sciences, les lettres et les arts. Mille écoliers étudiaient à ses frais dans diverses universités et il fut le fondateur du collège de Montpellier. Ses mœurs étaient austères, et il prit des mesures actives contre les dérèglements du clergé. Urbain V entretenait une correspondance avec Pétrarque, dont les vives invitations l’avaient décidé à faire le voyage d’Italie.

Au moment où il s’apprêtait à quitter Rome pour retourner à Avignon, sainte Brigitte, qui s’affligeait de penser que le veuvage de la ville sainte allait recommencer, le dissuada d’entreprendre son voyage, en lui prophétisant qu’il ne l’achèverait pas. Elle se trompa seulement de quelques jours. Urbain V fut inhumé à Marseille, « et sur sa tombe, dit Moréri, s’opérèrent des miracles qui ont témoigné que c’est avec raison que sa mémoire est honorée dans le martyrologe de France et dans celui de Saint-Benoît. » Avant son exaltation Urbain avait été bénédictin.

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