LA FRANCE PITTORESQUE
Tous les fous ne sont
pas aux Petites-Maisons
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Publié le vendredi 7 décembre 2012, par Redaction
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Il y a plus de fous que de sages, et, dans le sage même, il y a plus de folie que de sagesse
 

On dit aussi : Tous les fous ne portent pas des marottes. Si tous les fous portaient le bonnet blanc, nous ressemblerions à un troupeau d’oies, dit un proverbe italien.

Une femme de haut parage, qui avait le travers de jouer à la loterie, s’imagina que, pour y gagner, il fallait qu’elle fît tirer ses numéros par un fou ; elle pria donc le supérieur de l’hôpital dit les Petites-Maisons, de lui en confier un qui eût des moments lucides, et avec qui elle pût s’entretenir de son projet.

Le fou venu, elle lui déclare l’objet pour lequel elle l’a fait venir, et l’engage à lui nommer trois numéros sur lesquels elle puisse faire sa mise avec confiance et espoir de succès. Le fou, prenant un air grave et prophétique, demande une plume et de l’encre, écrit bien distinctement les numéros qui lui viennent à la tête, sur un morceau de papier qu’il présente avec assurance à la consultante.

« Lisez, madame, étudiez bien ces numéros... Les savez-vous par cœur ? — Oui, monsieur. » Alors il en fait trois parts, les plie en petites boules, les avale, puis ajoute : « Madame, c’est demain le tirage, vous pourrez venir les prendre ; je vous réponds qu’ils sortiront. Ils vous feront un terne, mais je ne vous garantis pas qu’il soit sec. » Le plus fou n’était pas le commensal des Petites-Maisons.

Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins,
Ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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