LA FRANCE PITTORESQUE
1er décembre 1521 : mort
du pape Léon X
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Publié le samedi 1er décembre 2012, par Redaction
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Léon X, de la maison des Médicis, est ce pape à jamais célèbre par la magnifique protection qu’il accorda aux arts, par les talents de toute espèce qu’il fit éclore en Italie. Une heureuse émulation les porta bientôt dans les Etats voisins, et Léon X fut à cet égard le bienfaiteur de l’Europe.

En 1512, il s’était trouvé à la bataille de Ravenne, en qualité de légat du pape Jules II, qui faisait alors la guerre à la France ; fait prisonnier par les Français, il leur parla, dit-on, avec tant d’éloquence et tant d’autorité, que les soldats lui demandèrent pardon d’avoir osé l’arrêter. L’année suivante il fut élu pape à l’âge de trente-six ans.

Son pontificat sert d’époque au luthéranisme. Il sert aussi d’époque à l’abolition de la Pragmatique, et à l’établissement du concordat qui fut arrêté dans la célèbre entrevue de Léon X et de François Ier, à Bologne, vers la fin de l’année 1515.

La guerre que Léon X fit au duc d’Urbin pour le dépouiller de son duché et en investir son neveu, Laurent de Médicis, produisit des conspirations respectives contre la vie et la liberté du pape et du duc d’Urbin. Celui-ci fit tuer au milieu de son camp quatre officiers accusés d’avoir voulu le livrer au pape. De son côté, Léon X découvrit une conspiration formée contre ses jours par les cardinaux Petrucci et Sauli, partisans du duc d’Urbin. Les deux cardinaux furent condamnés à mort. Petrucci fut pendu dans sa prison, l’autre racheta sa vie par ses trésors.

Lorsque Charles-Quint fut élu empereur, et que la grande guerre de 1521 s’alluma entre lui et François Ier, le pape, qui aurait voulu les chasser tous les deux d’Italie, parut d’abord vouloir tenir la balance égale entre eux. Il traitait avec l’un et avec l’autre ; mais il finit par se déclarer pour Charles-Quint.

Cette campagne de 1521 fut favorable en Italie au pape et à l’empereur. Lautrec, général français, perdit non seulement le Milanais, mais encore Parme et Plaisance. Léon X avait dit qu’il mourrait content, pourvu qu’il vît Parme et Plaisance enlevés aux Français : ce mot sembla le condamner. En recevant à la fois toutes ces heureuses nouvelles, il en ressentit une joie qui, par son excès, lui devint, dit-on, funeste. Les uns ont attribué sa mort au saisissement de joie dont il avait été pénétré ; les autres ont accusé Barnabe Malespina, son échanson, de l’avoir empoisonné. Il mourut si subitement, qu’il ne put recevoir les derniers sacrements de l’Eglise. Il n’avait que quarante-six ans.

Alfonse, duc de Modène, dont Léon X méditait d’envahir les Etats, ressentit la plus grande joie de la mort de son ennemi. Il fit frapper une médaille sur laquelle on voyait un homme qui tirait un agneau de la griffe d’un lion, avec ces mots au-dessous : De manu Leonis.

Comme ce pape avait encouragé les talents par sa protection et ses largesses, la postérité lui a fait le même honneur qu’à Auguste, en appelant de son nom le siècle où il a régné. Léon X (Jean de Médicis) était le second fils de Laurent de Médicis, surnommé le magnifique, un, des plus grands hommes de l’histoire moderne. Il était né à Florence, le 11 décembre 1475. Il avait été élu pape le 11 mars 1513, à l’âge de trente-six ans.

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