LA FRANCE PITTORESQUE
27 novembre 1674 : supplice
du chevalier de Rohan (Louis de Rohan)
et autres conjurés
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Publié le lundi 26 novembre 2012, par Redaction
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Il n’y eut, sous le règne de Louis XIV, qu’une seule conspiration contre l’Etat, imaginée le Hollandais Van den Enden et le gentilhomme normand perdu de débauches et de dettes Latréaumont, et embrassée par un chevalier de la maison de Rohan, Grand veneur de France, qui avait beaucoup de courage et peu de prudence.

Exécution du Chevalier de Rohan

Exécution du Chevalier de Rohan

La hauteur et la dureté du marquis de Louvois l’avaient irrité au point qu’en sortant de l’audience, il entra, tout ému et hors de lui-même, chez M. de Caumartin , et se jetant sur un lit de repos : Il faudra, dit-il, que ce b... de Louvois meure, ou moi.

Caumartin ne prit cet emportement que pour une colère passagère ; mais le lendemain, ce jeune homme lui ayant demandé s’il croyait les peuples de Normandie affectionnés au roi, il entrevit des desseins dangereux. Les temps de la Fronde et de la Ligue sont passés, lui dit-il ; croyez-moi, vous vous perdrez, et vous ne serez regretté de personne. Le chevalier ne le crut pas : il se jeta à corps perdu dans la conspiration de Latréaumont. Il n’entra dans ce complot qu’un chevalier de Préaux, neveu de Latréaumont, qui séduit par son oncle, séduit sa maîtresse, la marquise de Villiers.

Les conjurés s’associèrent aussi un maître d’école, nommé Van den Enden, dont le fameux Spinoza avait été disciple. Leur but était de livrer aux Anglais Honfleur, le Havre et Quillebœuf. Cette trame mal ourdie ayant été découverte, tous les coupables furent décapités à la Bastille, à l’exception du maître d’école Van den Enden, qui fut pendu, et de Latréaumont, qui s’était fait tuer par ceux qui vinrent l’arrêter.

On dit que le bourreau, fier d’avoir coupé la tête d’un Rohan, d’une marquise et d’un chevalier, dit à ses valets, en leur montrant le maître d’école : Vous autres, pendez celui-là.

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