LA FRANCE PITTORESQUE
26 novembre 329 : fondation
de Constantinople
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Publié le dimanche 25 novembre 2012, par Redaction
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Un des jours les plus remarquables dans les fastes du monde, est celui où l’empereur Constantin transféra le siège de l’empire romain à Byzance, ville ruinée de Thrace, située à l’extrémité de l’Europe, sur le terrain de laquelle, et dans une enceinte beaucoup plus étendue, il éleva une autre ville qu’il appela de son nom : Constantinople.

Le construction de cette nouvelle Rome (c’est encore le nom qu’on lui donna), fut conduite avec tant de célérité, que les fondements en ayant été posés ce 26 novembre 329, la dédicace s’en fit le 11 mai suivant. Constantin n’épargna rien pour la rendre semblable à l’ancienne Rome.

Des bâtiments superbes, entre lesquels il faut compter plusieurs églises, des places publiques, des fontaines, un cirque, deux palais, un capitole, le tout enrichi des plus belles statues tirées des autres villes, furent les principaux ornements dont il la décora. Il y créa un sénat ; mais il restreignit son autorité aux fonctions de la judicature, sans lui accorder aucune influence dans les affaires de l’État. On voit par les anciennes médailles de Byzance, que le croissant fut toujours un symbole attaché à cette ville.

Constantin, en fondant sa nouvelle capitale, consulta moins l’intérêt de l’empire que sa propre vanité. « Lorsque le siège de l’empire, dit Montesquieu, fut établi en Orient, Rome presqu’entière y passa ; les grands y menèrent leurs esclaves, c’est-à-dire, presque tout le peuple, et l’Italie fut privée de ses habitants. » Cette dépopulation d’un pays, qui était auparavant le centre des forces de l’empire, facilita les irruptions des barbares, et prépara la ruine totale de l’empire d’Occident.

Fontenelle peint assez plaisamment la vanité de Constantin, dans un de ses dialogues, où Bérénice et Côme de Médicis s’entretiennent sur la folie des hommes à vouloir immortaliser leurs noms.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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