LA FRANCE PITTORESQUE
25 novembre 1560 : mort
d’Andrea Doria, amiral de Gênes
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Publié le samedi 24 novembre 2012, par Redaction
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Andrea Doria, noble Génois, le plus grand bomme de mer de son siècle, était né à Oneglia, dont Ceva Doria, son père, était seigneur. Il avait d’abord aidé François Ier, roi de France, à s’emparer de Gênes en 1527. Mais l’année suivante, n’ayant pu obtenir de ce prince la liberté de sa patrie, il résolut de l’affranchir lui-même du joug de la domination française. S’étant présenté devant Gênes avec treize galères et- environ cinq cents hommes, il s’en rendit maître en une seule nuit et sans répandre une goutte de sang.

Cette expédition lui mérita le titre de père et de libérateur de la patrie, qui lui fut décerné par un décret du sénat : le même décret ordonna qu’il lui serait érigé une statue, et qu’on lui achèterait un palais des deniers publics. Un nouveau gouvernement fut formé alors à Gênes par ses conseils, et ce gouvernement a subsisté jusqu’à l’époque de la Révolution française.

Peu d’hommes, sans sortir d’une condition privée, ont joué sur la scène du monde un aussi grand rôle que Doria : dans Gênes, honoré par ses concitoyens comme le libérateur et le génie tutélaire de sa patrie ; au dehors, tenant avec les galères qui lui appartenaient le rang d’une puissance maritime. Deux fois sa perte fut tramée ; l’une en 1547, par Louis de Fiesque, dont le complot échoua par la mort du chef, au moment même de l’exécution ; la seconde fois, par Jules Cibo, qui périt du dernier supplice. Ces deux conjurations reçurent d’autre effet que d’accroître encore à Gênes et dans toute l’Italie, le crédit et la réputation de ce grand homme.

Un jour un de ses pilotes, qui l’importunait souvent, s’étant présenté devant lui, témoigna qu’il n’avait que trois paroles à lui dire. « Je le veux, répondit Doria, mais souviens-toi que si tu en dis davantage, je te ferai pendre. » Le pilote sans s’étonner, reprit la parole et lui dit : « Argent ou congé. » André Doria, satisfait de cette réponse, lui fit payer ce qui lui était dû, et le retint à son service.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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