La vertueuse et digne épouse du duc de Montausier était cette célèbre Julie d’Angennes, cette incomparable Artenice, ainsi que l’appelaient les contemporains, la fille du marquis de Rambouillet, et la merveille de l’hôtel à jamais fameux, comme rendez-vous des beaux esprits, gens de cour ou gens de lettres.
Julie d’Angennes, duchesse de Montausier |
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Mlle de Rambouillet possédait, avec la beauté, toutes les qualités qui peuvent séduire et attacher. Quand le cadet de ses frères fut frappé de la peste, qui régnait dans la capitale et avait pénétré jusqu’au Louvre, elle s’enferma dans la chambre du malade, et pendant les neuf jours qu’il eut à souffrir et à vivre, elle lui prodigua tous ses soins.
Ce dévouement inspira au duc de Montausier, qui n’était encore que marquis de Salles, le désir de connaître Julie d’Angennes : il se fit présenter chez sa mère et demanda sa main, mais il ne l’obtint que douze ans après.
Choisie pour être gouvernante des enfants de France (1661), nommée aussi dame d’honneur de la reine, et ne pouvant remplir tous les devoirs que ces deux places lui imposaient, Mme de Montausier quitta celle de gouvernante du dauphin (1664). Tant que sa santé le lui permit, elle resta près de la douce et pieuse Marie-Thérèse.
Vers 1669, elle se retira de la cour et mourut au bout de deux ans. C’est pour elle qu’avait été exécutée cette offrande poétique, si connue sous le titre de Guirlande de Julie : le duc de Montausier, son futur époux, la lui présenta le premier jour de l’année 1633 ou 1634.
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