LA FRANCE PITTORESQUE
14 novembre 1305 : couronnement
du pape français Clément V à Lyon
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Publié le lundi 12 novembre 2012, par Redaction
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Clément V (Bertrand de Got), né vers 1264 dans le diocèse de Bordeaux, dont il fut d’abord archevêque, avait été élu pape à Pérouse, en 1305, au bout d’une vacance de onze mois, occasionnée par les débats de deux factions du sacré collège, l’une favorable à la France, et l’autre qui lui était opposée. Ce fut au roi Philippe le Bel qu’il fut redevable de son élection. Ce monarque, après s’être assuré des suffrages par les intrigues du cardinal Duprat, lui donna un rendez-vous secret dans une abbaye voisine de Saint-Jean d’Angely.

Clément V

Clément V

Là, il lui offrit la papauté, moyennant six grâces qu’il lui demanda : la première, de lui accorder le pardon du mal qu’il avait fait à la prise de Boniface VIII ; la seconde , de le réconcilier avec l’Eglise, lui et ceux qui l’avaient suivi ; la troisième, de lui accorder toutes les décimes de son royaume pendant cinq ans ; la quatrième, de flétrir la mémoire de Boniface ; la cinquième, de rendre le cardinalat aux Colonne que ce pape en avait dépouillés. A l’égard de la sixième, il dit qu’il la déclarerait en temps et lieu, parce qu’elle demandait du secret.

Les uns ont prétendu que c’était l’abolition des Templiers dont Clément et Philippe partagèrent effectivement dans la suite les dépouilles. D’autres ont pensé que c’était la translation du Saint-Siège à Avignon. Philippe, après les embarras que lui avait causés Boniface VIII devait tenir beaucoup à avoir le pape sous sa dépendance.

Le prélat ayant tout promis, le roi lui tint parole. Son couronnement se fit à Lyon, en présence de ce monarque. Cette cérémonie fut troublée par un accident fâcheux : comme elle avait attiré une grande foule de peuple, une muraille trop chargée de spectateurs s’écroula, dans le moment que le pape passait auprès, blessa le roi, écrasa le duc de Bretagne, renversa le pape, et lui fit tomber la tiare de dessus la tête.

Clément V fixa sa résidence à Avignon, en 1309 : telle est l’époque du séjour des papes dans cette ville, qui dura jusqu’en 1878, et que les Romains ont appelé les années d’exil et de captivité. L’abbé Duguet le qualifie de même, et prétend que ce sont là précisément les soixante-dix ans d’exil du roi de Tyr, marqués dans Isaïe.

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