C’était la première campagne de Monseigneur, et l’on n’avait rien négligé pour qu’elle fût brillante et digne du fils de Louis XIV. Le duc de Montausier, gouverneur du jeune prince, lui écrivit après cette conquête : « Monseigneur, je ne vous fais point de compliments sur la prise de Philisbourg : vous aviez une bonne armée, des bombes, du canon, et Vauban. Je ne vous en fais pas non plus sur ce que vous êtes brave ; c’est une vertu héréditaire dans votre maison : mais je vous félicite de ce que vous êtes libéral, généreux, humain, et faisant valoir les services de ceux qui font bien. »
Les Muses, dont le ton n’est pas si sévère que celui d’un gouverneur, adressèrent au vainqueur les vers suivants, qui renferment une pensée délicatement tournée :
Le soleil, infortuné père D’un fils indocile, imprudent, Depuis que Philisbourg a senti ta colère, Moins lumineux et moins ardent, D’un cours précipité passe à l’autre hémisphère : Il remplit à regret son glorieux emploi : Tu renouvelles sa tristesse,| Lorsqu’il te voit conduire avec tant de sagesse Les desseins dont Louis se repose sur toi. |
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