LA FRANCE PITTORESQUE
27 octobre 1806 : Napoléon
fait son entrée à Berlin
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Publié le jeudi 25 octobre 2012, par Redaction
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L’Empereur était environné du prince de Neufchâtel, des maréchaux Davoust et Augereau, de son grand-maréchal du palais, de son grand-écuyer, et de ses aides-de-camp. Le maréchal Lefebvre ouvrait la marche à la tête de la garde impériale à pied ; les cuirassiers de la division Nansouty étaient en bataille sur le chemin. L’Empereur marchait entre les grenadiers et les chasseurs à cheval de la garde. Il descendit au palais à trois heures de l’après midi : une foule immense était accourue sur son passage.

Le lendemain, les ministres de Bavière, d’Espagne, de Portugal et de la Porte, qui étaient à Berlin, furent admis à l’audience de Sa Majesté. M. le comte de Néale s’étant présenté dans les salons de l’Empereur, ce dernier lui dit : « Eh bien, monsieur, vos femmes ont voulu la guerre, en voici le résultat : vous devriez mieux contenir votre famille. » Des lettres de sa fille avaient été interceptées. Napoléon, disaient ces lettres, ne veut pas faire la guerre, il faut la lui faire. « Non , dit l’Empereur à M. de Néale, je ne veux pas la guerre : non pas que je me méfie de ma puissance, comme vous le pensez ; mais parce que le sang de mes peuples m’est précieux, et que mon premier devoir est de ne le répandre que pour sa sûreté et son honneur. Mais ce bon peuple de Berlin est victime de la guerre, tandis que ceux qui l’ont attirée se sont sauvés : je rendrai cette noblesse de cour si petite, qu’elle sera obligée de mendier son pain. »

En faisant connaître ses intentions au corps municipal, l’Empereur dit : J’entends qu’on ne casse les fenêtres de personne. Mon frère le roi de Prusse a cessé d’être roi le jour où il n’a pas fait pendre le prince Louis Ferdinand, lorsqu’il a été assez osé pour aller casser les fenêtres de ses ministres. »

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