LA FRANCE PITTORESQUE
24 octobre 1929 : krach boursier
marquant le début de la
Grande dépression économique
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Publié le lundi 22 octobre 2012, par Redaction
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En 1929, l’Amérique vivait dans une prospérité qui semblait extraordinaire. Selon l’Association Nationale des tailleurs, un Américain moyen devait posséder au moins vingt costumes, douze chapeaux, huit pardessus et vingt-quatre paires de chaussures. Le Président de la General Motors déclarait même devant la presse : « Chacun devrait être riche... car la fortune est à la portée de tous : 15 dollars investis chaque mois à la Bourse peuvent rapporter en 20 ans 80 000 dollars ». Et, en effet, tous les Américains s’étaient mis à spéculer et à boursicoter.

La crise financière qui éclata soudainement ce 24 octobre fut due à la spéculation, les cours de la Bourse ayant grimpé si haut que les valeurs n’avaient plus aucun rapport avec le capital réel des industries qu’elles représentaient. Aussi, lorsque l’inquiétude apparut sur la valeur réelle de ces trop innombrables actions, les épargnants se mirent-ils à vendre. Ils le firent tous en même temps, et ce fut une véritable panique qui s’abattit ce matin-là à Wall-Street.

La crise et l’affolement durèrent plusieurs jours, les agents de change hurlaient, s’injuriaient, finissaient par tomber évanouis de fatigue, mais seul le président Hoover conservait son calme et se contenait pour rassurer tout le monde. Il refusa même d’organiser le secours aux chômeurs, pensant que la situation se rétablirait d’elle-même.

Ses prévisions s’avérèrent fausses. Deux mois après le krach boursier, quatre millions de travailleurs se trouvaient sans emploi. « New York montre un visage misérable, écrit Dominique Lapierre, les cinémas, les théâtres, les hôtels sont vides. Les bureaux de placement, les centres d’hébergement, l’Armée du Salut regorgent de monde, les soupes populaires n’offrent plus qu’un bol de café et un morceau de pain par jour. La nuit, les jardins publics de New York, de Chicago, servent d’asiles à des femmes, à des enfants. Chaque matin, on ramasse de nouveaux cadavres.

Aux abords de toutes les villes américaines, de nouvelles cités-taudis, construites avec des débris de voitures, de tramways désaffectés, de caisses à savon, de bidons d’essence, prennent chaque jour de l’extension. On les a baptisées Hoover-Villes, en haine du président Hoover considéré comme responsable de la misère. Pour la première fois dans l’Histoire des Etats-Unis, on fait queue devant les boulangeries. ».

Pendant trois ans, la situation demeura dramatique. C’est pendant cette époque qu’un journal s’amusa à définir ainsi la ferme américaine : « Etendue de terre arable, entourée de créanciers de tous côtés et couverte d’hypothèques, sur laquelle une famille de sept personnes essaie en vain de subvenir aux besoins d’une voiture d’occasion dont le réservoir est vide... »

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