LA FRANCE PITTORESQUE
22 octobre 1665 : mort de
César de Bourbon, duc de Vendôme et
fils légitimé d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées
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Publié le vendredi 19 octobre 2012, par Redaction
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Le bon Henri s’étant épris de la belle Gabrielle, un enfant vint à naître : le monarque avait de bonnes raisons pour se croire innocent du fait : néanmoins il se laissa persuader qu’il était le coupable, et l’enfant, né le 7 juin 1594, fut légitimé au mois de janvier suivant, en 1598 créé duc de Vendôme, gouverneur de Bretagne, fiancé à la fille unique du duc de Mercœur, la plus riche héritière du royaume, et doté du duché-pairie de Vendôme, ancien apanage de la maison de Bourbon.

César de Bourbon, duc de Vendôme

César de Bourbon, duc de Vendôme

Douze ans après, Henri combla la mesure des faveurs, en donnant rang à son fils, immédiatement après les princes du sang : et même il avisa aux moyens de lui assurer sa couronne, s’il mourait sans héritier. Henri vint à mourir ; Louis XIII lui succéda, sous la régence de Marie de Médicis.

Le duc de Vendôme parut à la tête des mécontents qui voulurent troubler le royaume, alléguant que le mariage de Louis XIII avec une infante d’Espagne était contraire au bien de l’état. Du Louvre, où la reine mère le retenait, il s’enfuit en Bretagne, et persista dans la révolte plus longtemps que les autres : il prétendait avoir pris les armes pour venger le trépas du roi, son père. L’approche de l’armée royale et la défection des siens le forcèrent à se soumettre.

Plus tard, impliqué dans la conjuration de Chalais contre Richelieu, il fut arrêté à Blois, où se trouvait la cour (1626), conduit au château d’Amboise, puis à celui de Vincennes, où son frère, le grand-prieur, mourut au bout de trois ans, protestant de son innocence. Au contraire le duc de Vendôme avoua tout ce qu’on voulait ; il se démit de son gouvernement de Bretagne, sortit de prison (1630), et alla vivre en pays étranger avec une pension modique. Il prit du service en Hollande, et négocia sa rentrée en France. Accusé d’avoir voulu empoisonner Richelieu (1641), il s’enfuit en Angleterre, et ne revint qu’après la mort du cardinal.

Regardé comme chef de la cabale des Importants, il fut enveloppé dans la disgrâce du duc de Beaufort, son second fils. Mais il ne tarda pas à faire sa paix avec Mazarin : en 1650, il reçut les provisions de gouverneur de Bourgogne, et quelques mois après, Anne d’Autriche lui conféra la charge de grand-maître, chef et surintendant-général de la navigation et du commerce de France. Le duc de Vendôme contribua beaucoup à la pacification de la Guyenne (1653), et mit en fuite la flotte espagnole devant Barcelone (1655).

Ses infirmités le condamnèrent à l’inaction dans les dernières années de sa vie. C’était, suivant un historien, un mince capitaine, qui ne sut jamais se faire craindre, ni se faire estimer. Suivant Mme de Motteville, il avait beaucoup d’esprit, et c’était tout le bien qu’on en pouvait dire. Son fils aîné fut père du fameux duc de Vendôme, célèbre par sa valeur, son cynisme et son esprit.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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