LA FRANCE PITTORESQUE
22 octobre 1628 : mort de Ruccellay
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Publié le vendredi 19 octobre 2012, par Redaction
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L’abbé Ruccellay (ou Ruccelai), né à Florence, d’une famille alliée des Médicis, obtint une singulière célébrité en France du temps de Louis XIII. Il avait beaucoup de bénéfices, et par conséquent beaucoup d’argent. Il avait eu la confiance du pape Paul V. Ses ennemis l’obligèrent de quitter Rome. Il vint en France. Le maréchal d’Ancre l’introduisit à la cour ; il y réussit par son faste, son luxe, sa mollesse, sa recherche en tout.

Il ne buvait que de l’eau ; mais il fallait la choisir et l’aller chercher bien loin : Quidquid quaeritur optimum videtur. Il faisait servir à sa table des bassins de vermeil, remplis d’essences, de parfums, de gants, d’éventails pour les convives. Tout l’incommodait ; tout altérait sa frêle constitution ; il avait toutes les manières, et se piquait d’avoir l’agrément, et surtout la faiblesse et la délicatesse des femmes. Ce fut lui, dit-on, qui fit connaître en France les vapeurs, même aux femmes : invention qui a prospéré dans ce pays.

On regarde aussi l’abbé Ruccellay comme le fondateur de l’ordre des Petits Maîtres. Mais ceux qui trouvent le nom et la chose aux temps des troubles de la Fronde, dans les partisans du Grand-Condé, qui voulaient en effet être les maîtres, et qui affectaient dans leurs manières la hauteur que leur chef avait véritablement dans l’âme, paraissent avoir mieux rencontré.

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