Mathurin Régnier, poète français, était né à Chartres le 21 décembre 1573. Il annonça, dès la jeunesse, son penchant pour la satire. Son père le corrigea plusieurs fois, mais inutilement. Il y a des vers heureux et bien frappés dans ses satires. Le coloris de ses tableaux est vigoureux. Il s’était rempli de la lecture d’Horace et de Juvénal.
De ces maîtres savants disciple ingénieux,
Régnier seul, parmi nous, formé sur leurs modèles,
Dans son vieux style encore a des grâces nouvelles.
Heureux si ses discours, craints du chaste lecteur,
Ne se sentaient des lieux que fréquentait l’auteur,
Et si du son hardi de ses rimes cyniques,
Il n’alarmait souvent les oreilles pudiques ! |
Vieux dès l’âge de 30 ans, il mourut à l’âge de 40, entièrement usé par la débauche, et après avoir fait son épitaphe :
J’ai vécu sans nul pansement,
Me laissant aller doucement
A la bonne loi naturelle ;
Et je m’étonne fort pourquoi
La mort daigna songer à moi,
Qui ne songeai jamais à elle. |
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