LA FRANCE PITTORESQUE
20 octobre 460 : mort
de la célèbre Athénaïs
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Publié le vendredi 19 octobre 2012, par Redaction
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L’impératrice Eudoxie, femme de Théodose le jeune, était fille de Léonce, philosophe athénien, et s’appelait Athénaïs avant son mariage avec l’empereur. Elle avait toutes les grâces de son sexe, avec la solidité du nôtre. Son père l’instruisit dans les belles-lettres et dans les sciences : il en fit un philosophe, un grammairien et un rhéteur. Le vieillard s’imagina qu’avec tant de talents joints à la beauté, sa fille n’avait pas besoin de biens, et la déshérita.

Après sa mort, elle voulut rentrer dans ses droits , mais ses frères les lui contestèrent. Athénaïs se voyant sans ressource, alla à Constantinople porter sa plainte à Pulchérie, sœur de Théodose II. Cette princesse, étonnée de son esprit, autant que charmée de sa beauté, la fit épouser à son frère en 421.

Les frères d’Athénaïs, instruits de sa fortune, se cachèrent pour échapper à sa vengeance. Eudoxie les fit chercher, et les éleva aux premières dignités de l’empire. Son trône fut toujours environné de savants. Paulin, un d’entre eux, plus aimable ou plus ingénieux que les autres, fut le plus en faveur auprès d’elle. L’empereur en conçut de la jalousie ; elle éclata au sujet d’un fruit que l’impératrice donna à cet homme de lettres.

Ce fruit fut une pomme de discorde : Théodose crut sa femme coupable, fit tuer Paulin, congédia tous les officiers d’Eudoxie, et la réduisit à l’état de simple particulière. Cette princesse, aussi illustre qu’infortunée, se retira dans la Palestine, et passa le reste de ses jours à Jérusalem, dans la piété et dans les lettres, en protestant de son innocence jusqu’au dernier soupir.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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