LA FRANCE PITTORESQUE
15 octobre 1812 : Napoléon signe
le décret sur l’organisation
de la Comédie-Française
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Publié le samedi 13 octobre 2012, par Redaction
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C’est en 1689 que pour la première fois l’Hôtel des comédiens du Roi, entretenus par Sa Majesté prit le titre de : « Comédie-Française ». Mais la véritable création de la Comédie-Française date de 1680, année au cours de laquelle une ordonnance de Louis XIV imposa la réunion de la troupe de l’Hôtel de Bourgogne et de celle du Théâtre Guénégaud, c’est-à-dire de la troupe de Molière. Telle est la raison pour laquelle, bien que Molière n’ait plus alors été de ce monde, la Comédie-Française a toujours réclamé la paternité des pièces de Molière.

La Comédie-Française au XVIIIe siècle

La Comédie-Française au XVIIIe siècle

On peut ainsi faire remonter les débuts de la Comédie-Française aux débuts même de Molière et à son premier acte d’association avec les Béjart. Ce nouveau « Théâtre-Français » fut organisé selon de très anciennes coutumes professionnelles : en effet, l’association et le partage des bénéfices se trouvaient déjà de règle au XVIe siècle, chez « les confrères de la Passion », ancêtre d’un des plus anciens théâtres de Paris.

Après avoir occupé la rue Guénégaud, les comédiens s’installèrent rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, puis au palais des Tuileries. Pendant les années troublées de la Révolution, les comédiens demeurèrent assez royalistes et, sur la scène de leur théâtre devenu « de la Nation », jouèrent quelques pièces réactionnaires.

C’est Napoléon qui devait installer la Comédie-Française rue de Richelieu, où elle se trouve encore aujourd’hui, et la réorganiser sur les bases actuelles par le décret signé à Moscou en 1812. On a donné beaucoup d’importance à ce décret, simplement parce qu’il a été pittoresquement signé à Moscou, mais il n’a apporté aucun changement réel. Il n’a fait que rendre la réglementation plus précise et plus rigoureuse. Pendant tout son règne, Napoléon prit la Comédie-Française sous sa protection ; il l’a comblée de faveurs, lui procurant argent et prestige.

« Le Théâtre-Français, disait-il, est la gloire de la France ; l’Opéra n’en est que la vanité. » La troupe le suivait dans toutes ses résidences et même à travers l’Europe, puisque Talma joua à Dresde « devant un parterre de rois », pour reprendre un mot célèbre. Quand il résidait à Paris, Napoléon assistait très souvent aux spectacles du Théâtre-Français, et il était de bon ton pour tous les grands dignitaires et les hauts fonctionnaires de la Cour de prendre, comme l’empereur, une loge au « Français ».

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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