LA FRANCE PITTORESQUE
14 octobre 1721 : mort de l’avocat
et dramaturge Jean de Palaprat
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Publié le vendredi 12 octobre 2012, par Redaction
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Jean de Palaprat, né à Toulouse en 1650, d’une famille de robe, se signala de bonne heure dans la poésie. A peine avait-il fini ses études, qu’il remporta plusieurs prix aux jeux floraux.

Le Grondeur, par Palaprat

Le Grondeur, par Palaprat

Il prit d’abord le parti du barreau, auquel sa naissance semblait l’appeler. Créé capitoul en 1684, et chef du consistoire en 1685, il s’acquitta de ces deux emplois avec la droiture de cœur et la liberté d’esprit qui formaient son caractère ; mais ces charges ne purent le fixer dans sa patrie.

Il en sortit trois fois, d’abord pour voir Paris, ensuite pour passer à Rome auprès de la reine Christine, qui tâcha vainement de l’arrêter auprès d’elle. De retour à Paris, il plut au duc de Vendôme qui se l’attacha en qualité de secrétaire des commandements du grand-prieur. Il se permettait avec ce prince des saillies ingénieuses et des vérités hardies. Le maréchal de Catinat craignait que sa hardiesse ne fût prise en mauvaise part. « Rassurez-vous, lui dit plaisamment Palaprat, ce sont mes gages ».

Dès les premières années de son séjour à Paris, il travailla pour le théâtre, et son goût pour le genre dramatique augmenta, lorsqu’il eut fait connaissance avec l’abbé Brueys : ces deux poètes amis avaient le même génie pour la plaisanterie. Ils étaient tous les deux désirés dans les compagnies, d’où ils bannissaient l’ennui et le sérieux par leurs saillies et leurs propos amusants. Ils travaillaient presque toujours de concert, et s’ils se disputaient quelques morceaux de leurs ouvrages,

C’étaient toujours les endroits faibles. Enfin, leur amitié dura jusqu’à la mort : exemple rare et difficile à imiter pour ceux qui courent la même carrière. Les pièces de Brueys, auxquelles Palaprat a eu part, sont : le Secret révélé, le Grondeur, le Muet, le Concert ridicule. Ces trois dernières ont été conservées au théâtre. Les pièces auxquelles il a seul travaillé, sont : Hercule et Omphale, le Ballet extravagant, et la Prude du temps. Palaprat, à une imagination vive et plaisante, joignait une candeur de mœurs, une simplicité de caractère singulière : il réunissait à la fois les saillies d’un bel esprit et la naïveté d’un enfant.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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