LA FRANCE PITTORESQUE
20 septembre 1697 : traité de Ryswick
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Publié le samedi 15 septembre 2012, par Redaction
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Le traité de Ryswick marqua, sinon encore le déclin, du moins le terme des prospérités de Louis XIV. Après plusieurs années d’une lutte sanglante contre toute l’Europe, soulevée par le roi d’Angleterre, Guillaume III, après des succès glorieux, la France éprouvait le besoin de la paix. « C’était, dit Voltaire, un corps puissant et robuste, fatigué d’une longue résistance et épuisé par ses victoires. Un coup porté à propos l’eût fait chanceler. »

Louis XIV le sentit, et se résigna à traiter. A Aix-la-Chapelle, à Nimègue, il avait gardé ses conquêtes : à Ryswick, il consentit à les rendre. Il avait commencé par détacher le duc de Savoie de la coalition, et, pour y parvenir, non seulement il lui avait restitué les villes prises sur lui, mais encore il avait stipulé le mariage de sa fille qui avait onze ans, avec le duc de Bourgogne, qui en avait treize. Louis XIV rendit à l’Espagne Mons, Ath, Courtrai ; à l’empire, Brisach, Rehl, Fribourg, Philisbourg.

Il reconnut pour roi légitime d’Angleterre Guillaume III, jusqu’alors qualifié de prince d’Orange, d’usurpateur et de tyran. Il promit de ne donner aucun secours à ses ennemis : enfin, il se soumit à détruire plusieurs forteresses, ouvrages de Vauban. Malgré son abattement, sa misère, la France murmura de ce que son roi eût fait la paix, comme s’il eût été vaincu. Les négociateurs, qui avaient signé le traité, n’osaient se montrer à la cour ni à la ville.

Partout on les accablait de reproches. Plus tard on les loua d’avoir préparé les voies à la succession d’Espagne. Les éloges n’étaient pas plus mérités que les reproches. On avait fait la paix par lassitude de la guerre : les calculs politiques, les prévisions d’avenir n’y étaient entrés pour rien.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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