LA FRANCE PITTORESQUE
18 septembre 1821 : mort du médecin
Jean-Nicolas Corvisart
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Publié le vendredi 14 septembre 2012, par Redaction
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Fils d’un avocat au parlement de Paris, Jean-Nicolas Corvisart , avant que l’âge ne lui eût révélé sa vocation, essaya de se livrer à l’étude du droit, mais le génie de la médecine dont il était doué, selon l’expression juste d’un de ses confrères, l’entraîna bientôt vers la profession, pour laquelle il semblait spécialement créé.

Profond théoricien, excellent praticien, habile professeur, on peut dire qu’il ne mourut pas tout entier, puisqu’il enrichit par ses cours et ses ouvrages, la science médicale des connaissances qu’il avait puisées dans la pratique et l’étude. Il fut le premier professeur légal de clinique interne, et, bien que le docteur Dubois l’eût professée avant lui, Corvisart le fit avec une supériorité telle, qu’il peut être appelé le fondateur de cette partie si utile de l’enseignement. Non seulement il aimait son art, mais, ce qui est plus rare et plus méritoire, il était plein de bienveillance et de dévouement pour ceux qui, comme lui, l’exerçaient avec honneur.

L’amitié la moins hostile et la moins rivale l’unissait à ses confrères ; et, lorsqu’en sa qualité de premier médecin du premier consul, il fut chargé de former la maison médicale, il ne consulta que les titres des candidats, et aucune considération étrangère n’influa sur les choix qu’il fit. L’affection, l’estime et la confiance que Napoléon et les deux impératrices accordèrent toujours à Corvisart, l’honorent particulièrement ; mais ce qui l’honore plus encore, c’est qu’il n’abusa jamais, qu’il n’usa même pas pour sa fortune, de ces sentiments, qu’un autre aurait exploités. C’étaient ses heureuses facultés, son noble caractère, son jugement ferme, ses connaissances solides et variées, et son amabilité piquante qui lui avaient gagné de si glorieux patronages.

Le grade d’officier de la Légion d’honneur, la dignité de baron de l’empire, les titres de membre de l’Institut impérial, de professeur au collège de France, etc., plaçaient Corvisart à la tête du corps médical, et Louis XVIII venait de le nommer membre honoraire de l’Académie royale de médecine, lorsqu’une paralysie, héréditaire dans sa famille, mit fin à ses travaux et à sa vie. Le surnom d’Hippocrate français, donné à Corvisart par un de ses collègues, avec l’assentiment de tous, rend tout éloge superflu.

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