LA FRANCE PITTORESQUE
17 septembre 1595 : absolution du roi
Henri IV par le pape Clément VIII
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Publié le vendredi 14 septembre 2012, par Redaction
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Voici la forme de l’absolution que le pape donnait aux têtes couronnées qui avaient encouru l’excommunication pour cause d’hérésie, ou pour toute autre cause.

Henri IV

Henri IV

On dressait devant la porte de la basilique de Saint-Pierre, un trône pontifical orné richement ; le Saint-Père s’y faisait porter en procession, et y présidait la baguette à la main, au milieu de la cour apostolique. Le grand-maître des cérémonies apportait une douzaine de verges, qu’il distribuait à douze cardinaux qui assistaient à cette cérémonie. Les ambassadeurs du prince excommunié comparaissaient avec humilité devant cette redoutable assemblée, et se jetaient aux pieds du Saint-Père ; malgré l’indignité de celui qu’ils représentaient, le vicaire de Jésus-Christ voulait bien les baiser.

Ensuite un de ces ambassadeurs demandait pardon à haute voix, et à l’Eglise et au Saint-Siège, offrait au nom de son maître une réparation, et demandait l’absolution. Après qu’on avait vérifié leurs pleins pouvoirs, et qu’ils avaient fait serment sur les évangiles et sur la Sainte Croix d’être en tout fidèles au pape et à l’Eglise, l’absolution commençait. Le Saint-Père et les douze cardinaux chantaient le Miserere, observant au commencement de chaque verset du psaume, de donner un coup de verge sur les épaules des ambassadeurs. La cérémonie finissait par d’autres prières, et par l’imposition d’une pénitence proportionnée à la faute de celui qui venait d’être absous.

C’est ainsi que le pape Clément VIII donna l’absolution à Henri IV. D’Ossat et Duperron, qui, dans la suite, furent tous deux cardinaux, reçurent les coups de baguette en lieu et place du roi. Pour peines et œuvres ordinaires de piété, il fut imposé à sa majesté de dire tous les jours le chapelet, le mercredi les litanies, le samedi le rosaire ; et de plus, il lui fut ordonné de fonder un monastère en chaque province de son royaume, et notamment dans le Béarn, son domaine particulier, qu’il fallait déshuguenotiser.

Les ambassadeurs eurent beaucoup de peine à empêcher que le pape ne se servît de cette formule : « Nous réhabilitons Henri dans sa royauté. »

« Ce fut à cette occasion, dit Hénaut, que le roi, qui cherchait à ménager la cour de Rome, donna indifféremment à tous les cardinaux le titre de cousin, au lieu qu’ils n’avaient auparavant que le titre de cher ami, s’ils n’étaient princes ou favoris. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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