LA FRANCE PITTORESQUE
13 septembre 1741 : mort de
l’historien Charles Rollin
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Publié le mardi 11 septembre 2012, par Redaction
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Né à Paris le 30 janvier 1661, il était fils d’un coutelier, et fut reçu maître dès son enfance. Un bénédictin des Blancs-Manteaux, dont il servait la messe, ayant reconnu dans ce jeune homme des dispositions heureuses, lui obtint une bourse pour faire ses études au Collège du Plessis. Charles Gobinet en était alors principal ; il devint le protecteur de Rollin, qui sut gagner l’amitié de son bienfaiteur, par son caractère et son estime par ses talents.

Après avoir fait ses humanités et sa philosophie au collège du Plessis, il fit trois années de théologie en Sorbonne ; mais il ne poussa pas plus loin celle étude, et il n’a jamais été que tonsuré. Le célèbre Hersan, son professeur d’humanités, lui destinait sa place. Rollin lui succéda effectivement, en seconde, l’an 1683 ; en rhétorique, en 1687, et à la chaire d’éloquence, au Collège Royal, en 1688. A la fin de 1694, il fut fait recteur, place qu’on lui laissa pendant deux ans pour honorer son mérite.

L’Université prit une nouvelle face : Rollin y ranima l’étude du grec ; il substitua les exercices académiques aux tragédies ; il y introduisit l’usage, toujours observé depuis, de faire apprendre par cœur l’Ecriture-Sainte aux écoliers. L’abbé Vittement, coadjuteur de la principauté du collège de Beauvais, ayant été appelé à la cour, fit donner cette place à Rollin, qui gouverna ce collège jusqu’en 1712. Ce fut dans cette année qu’il se retira, pour se consacrer à la composition des ouvrages qui ont illustré sa mémoire. L’Université le choisit une seconde fois pour recteur, en 1720. L’Académie des Belles-Lettres le possédait depuis 1701. Ces deux compagnies le perdirent en 1741, à quatre-vingts ans.

Rollin était principalement estimable par la douceur de son caractère, par sa modération, par sa candeur, par la simplicité de son âme. Il a été le plus célèbre recteur de l’Université de Paris. « Il est, dit Voltaire, le premier de ce corps qui ait écrit avec pureté et noblesse. Quoique les derniers tomes de son Histoire ancienne, faits trop à la hâte, ne répondent pas aux premiers, c’est encore la meilleure compilation qu’on ait en aucune langue, parce que les compilateurs sont rarement éloquents, et que Rollin l’était. Son livre vaudrait beaucoup mieux, si l’auteur avait été philosophe, et qu’il eût su distinguer le faux du vrai, l’incroyable du vraisemblable, et sacrifier l’inutile. »

Son Traité des Etudes est recommandable par le choix des plus beaux traits des écrivains grecs et latins, par la noblesse et l’élégance du style, et par le bon goût qu’il respire. On a imprimé, après sa mort, ses Opuscules, en deux volumes, contenant ses Harangues et poésies latines, et diverses lettres curieuse à Rousseau (Jean-Baptiste), au cardinal de Fleury et au roi de Prusse, le grand Frédéric, qui lui écrivait : « Des hommes tels que vous marchent à côté des souverains. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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