LA FRANCE PITTORESQUE
1er septembre 1575 : mort
de Jérôme Cardan
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Publié le vendredi 31 août 2012, par Redaction
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Jérôme Cardan cultiva les sciences exactes dans tous les développements superstitieux que leur avait donnés le goût du quinzième et du seizième siècle. Médecin, magicien, astrologue, physicien, métaphysicien, et néanmoins accusé d’athéisme en dépit de tous ces témoignages d’une excessive crédulité, Cardan, à ces divers titres, mériterait d’être oublié, s’il ne se recommandait par ses connaissances en mathématiques.

Et même sa belle réputation de mathématicien pourrait être attaquée, puisque la fameuse découverte en algèbre, qui porte son nom, ne lui appartenait pas, et qu’il l’avait volée, en propres termes, à un de ses rivaux, à l’italien Tartalea. L’algébriste dépouillé fit grand bruit, prouva le larcin, mais Cardan n’en retira pas moins honneur et profit de son plagiat, ce qui l’engagea à persévérer dans son système spoliateur, que n’excuse pas la misère dans laquelle il végéta toute sa vie. Au reste, il ne se tourmentait guère de l’opinion publique soulevée contre lui, car il dévoila toutes ses turpitudes et ses infamies avec une impudence effrontée, devant laquelle eût reculé l’auteur même des Confessions.

Son livre de propria vita, qu’il publia pour gagner quelque argent, a réduit les défenseurs de Cardan à prétendre qu’il s’était calomnié lui-même, et que, pour grossir le volume et le rendre plus piquant, il avait inventé tels et tels faits, dont il s’attribuait faussement la honte. Ce qu’il y a de plus honorable dans la vie de ce cynique, c’est l’inimitié que quelques hommes célèbres de l’époque ne dédaignèrent pas de lui porter.

Scaliger prétend même à la gloire d’avoir fait mourir Cardan de chagrin par ses critiques ; d’autres contemporains racontent que l’astrologue, plein de respect pour son art, ayant annoncé qu’il mourrait à tel jour qu’il avait fixé, mit fin lui-même à son existence pour ne pas se donner un démenti.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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