LA FRANCE PITTORESQUE
28 août 430 : mort de saint Augustin
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Publié le lundi 27 août 2012, par Redaction
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Saint Augustin, l’un des plus illustres pères de l’Eglise, était né en Afrique ; son père l’envoya faire sa rhétorique à Carthage ; il fit de grands progrès dans les sciences ; mais il en fit d’aussi grands dans le libertinage, comme on peut le voir dans les Confessions qu’il nous a laissées par un principe louable d’humilité chrétienne, et non par le motif d’un orgueil philosophique.

Il voulut lire l’Ecriture sainte ; mais il était encore trop admirateur de l’éloquence païenne, pour goûter la noble simplicité du style des livres saints. Il avait en général une forte envie de connaître la vérité, et avant cru la trouver dans la secte des manichéens, il s’y engagea et en soutint les dogmes avec beaucoup de chaleur. Il enseigna la rhétorique avec le plus grand succès à Carthage, à Rome et à Milan ; ce fut dans cette dernière ville qu’il eut le bonheur de connaître saint Ambroise, qui en était archevêque ; il allait à ses sermons beaucoup moins par un mouvement de piété, que par un principe de curiosité critique.

Dieu se servit de ce moyen pour le convertir. Les sermons de saint Ambroise firent une telle impression sur saint Augustin, qu’il se fit catholique. La lecture des épîtres de saint Paul, les sollicitations et les larmes de sa mère, achevèrent de l’affermir dans les voies du salut ; il se fit baptiser par saint Ambroise en 383 ; il fut ordonné prêtre en 391, par Valère, évêque d’Hippone ; quatre ans après, il devint coadjuteur de ce prélat, et fut depuis ce temps le vrai modèle des pasteurs.

Il assista aux principaux conciles de son temps, et en fut l’oracle par la supériorité de ses lumières. Il mourut à l’âge de soixante-seize ans, ayant conservé jusqu’au dernier soupir le jugement aussi ferme qu’en parfaite santé. Les Vandales qui prirent la ville d’Hippone l’année suivante respectèrent sa bibliothèque, ses ouvrages et son corps.

On remarque dans tous les ouvrages de saint Augustin un génie vaste, un esprit pénétrant, une mémoire heureuse, une force de raisonnement admirable, un style énergique, malgré les pointes et les antithèses trop fréquentes dont il est rempli. Cette affectation doit être attribuée, moins à son génie, un des plus beaux que la nature et la grâce aient formés, qu’à son siècle et à son pays, qui avaient perdu le goût de la véritable éloquence. La plus belle édition de ses ouvrages est celle qu’ont donnée les savants Bénédictins de Saint-Maur, en 1700, édition qui fut entreprise par le conseil du grand Arnauld, un des plus zélés défenseurs de Saint Augustin. L’Epître dédicatoire est du célèbre Mabillon, qui la fit dans une journée, et ce n’est pas un des morceaux les moins précieux de celte édition.

On regarde comme le chef-d’œuvre de saint Augustin, son grand ouvrage de la Cité de Dieu, qu’il entreprit pour répondre aux plaintes des païens, qui attribuaient les calamités de l’empire romain, à l’abolition du paganisme ; c’est dans cette source que tous ceux qui, depuis saint Augustin, ont défendu le christianisme, ont puisé tout ce qu’ils ont dit de plus solide. Charlemagne ne se lassait point de lire cet ouvrage.

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