LA FRANCE PITTORESQUE
27 août 1813 : bataille de Dresde
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Publié le samedi 25 août 2012, par Redaction
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Le lendemain de la rupture du congrès de Prague (en juillet), les hostilités recommencèrent en Allemagne. Le prince de Schwarzenberg, nommé généralissime de la coalition, comptait sous ses ordres six cent trois mille six cents hommes, et Napoléon n’en avait que trois cent cinquante-deux mille sept cents. Pendant les conférences de Prague, le comte de Metternich disait au duc de Vicence : « Votre position et celle de vos adversaires sont bien différentes : des batailles perdues par eux ne leur feraient pas signer une autre paix que celle que l’on peut faire aujourd’hui, tandis qu’une seule bataille perdue par Napoléon change tout à fait la question. » C’était à la fois un résumé et une prophétie.

Napoléon n’apprit que le 20 août la jonction des troupes autrichiennes opérée le 13 avec les Prussiens et les Russes. Dès le 21, il reprenait l’offensive, repoussait Blücher, et le 23, enlevait la forte position de Goldberg. Mais avertis du mouvement que les alliés, conseillés par le général Moreau, tentaient sur Dresde, il confia au duc de Tarente l’armée de Silésie et se porta en toute hâte avec sa garde sur la capitale de la Saxe. Il arriva le 26 à Dresde, avant sa garde, à dix heures du matin.

Bataille de Dresde

Bataille de Dresde

Plusieurs ouvrages venaient d’être enlevés dans les faubourgs. Napoléon vit à l’instant le péril et le salut. Au lieu d’attendre l’assaut, il ordonne l’attaque dans les faubourgs : les Prussiens et les Russes sont chassés des ouvrages et des retranchements, et toute, l’armée combinée, après avoir eu quatre mille hommes tués, est rejetée en arrière des positions qu’occupait avant l’attaque le maréchal Saint-Cyr, chargé de la défense de Dresde. Napoléon lutta dans cette matinée avec soixante-cinq mille hommes contre cent quatre-vingt mille ; le soir, quarante-cinq mille hommes, infanterie et cavalerie entrèrent dans la ville. Le général Vandamme débloquait Kœnigstein, et reprenait le camp de Pirna sur les Russes.

Le lendemain 27, à la pointe du jour, Napoléon, à la tête de cent dix mille hommes, commandant le centre, et ayant le roi de Naples à l’aile droite, le prince de la Moscova à l’aile gauche, présente le combat à cent quatre-vingt mille Russes, Prussiens et Autrichiens. Apercevant un vide dans leur ordre de. bataille, l’empereur se met en mesure d’en profiter, et donne le signal du combat avant que l’ennemi puisse réparer sa faute.

L’attaque est aussi vive que la pensée qui l’a conçue : les corps ennemis sont repoussés, désunis, rejetés en arrière, laissant quinze mille hommes sur le champ de bataille, et quinze mille prisonniers, presque tous Autrichien. Napoléon remportait en même temps une double victoire : l’empereur Alexandre fuyait devant lui, et un boulet frappait le général Moreau. Malheureusement les fautes commises par les lieutenants de Napoléon, et les désastres qu’ils essuyèrent, rendirent presque nulle la brillante victoire de Dresde.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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