LA FRANCE PITTORESQUE
23 août 1628 : assassinat
du duc de Buckingham
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Publié le jeudi 23 août 2012, par Redaction
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Georges de Villiers, duc de Buckingham, ministre et favori du roi d’Angleterre, Charles Ier, gouverna ce prince, non par l’intrigue, mais par l’ascendant qu’il avait eu sur le père, et qu’il conserva sur le fils : c’était l’homme le plus beau de son temps, le plus fier et le plus généreux ; il pensait que les femmes ne devaient point résister aux charmes de sa figure, ni les hommes à la supériorité de son caractère. Enivré de ce double amour-propre, il avait conduit le roi Charles, encore prince de Galles, en Espagne, pour lui faire épouser une infante, et pour briller dans cette cour. C’est là, que joignant la galanterie espagnole à l’audace de ses entreprises, il attaqua la femme du premier ministre Olivarès, et fit manquer, par cette indiscrétion, le mariage du prince.

Etant depuis venu en France, en 1625, pour emmener la princesse Henriette, qu’il avoit obtenue pour Charles Ier, il fut encore sur le point de faire échouer l’affaire par une indiscrétion plus hardie : il osa faire à la reine Anne d’Autriche, une déclaration en termes si pressants, que la marquise de Seneçay, lui dit : Monsieur, taisez-vous ; on ne parle pas ainsi à une reine de France.

Buckingham mena Henriette à Londres, et y rapporta dans son cœur sa passion pour la reine, augmentée par la vanité de l’avoir déclarée. Cette même vanité le porta à tenter un second voyage a la cour de France ; mais le cardinal de Richelieu lui fit dire : Que pour les raisons qu’il savait bien, sa présence ne serait pas agréable au roi très chrétien. L’Anglais, outré de dépit, fit déclarer la guerre à la France. Le duc de Richelieu ayant mis le siège, en 1627, devant la Rochelle, le boulevard du calvinisme, Burkingham prépara un armement formidable, pour sauver la ville ; il pouvait, en très peu de temps, rendre tous les efforts du cardinal inutiles ; mais Richelieu, pour parer ce coup, se servit de l’amour même de Buckingham pour Anne d’Aulriche, et exigea de la reine qu’elle écrivît au duc.

Elle le pria, dit-on, de différer au moins l’embarquement, et on assure que la faiblesse de Buckingham l’emporta sur son honneur et sur sa gloire ; mais la nation anglaise ayant fait éclater son mécontentement, et le duc de Buckingham s’étant encore brouillé avec le cardinal de Richelieu, le duc allait conduire une flotte redoutable devant la Rochelle, lorsqu’il fut assassiné par un Anglais, nommé Felton, à qui il avait refusé une compagnie d’infanterie.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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