LA FRANCE PITTORESQUE
18 août 1304 : bataille de Mons-en-Pévèle,
où le roi Philippe-le-Bel est
vainqueur des Flamands
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Publié le samedi 18 août 2012, par Redaction
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La désastreuse journée de Courtrai avait détaché la Flandre de la couronne de France (9 juin 1302). Tandis que Philippe le Bel cherchait à venger la défaite de son cousin Robert d’Artois, et à reconquérir cette précieuse suzeraineté, de son côté Jean de Namur formait une armée nombreuse, et venait camper à une lieue du roi.

Ce dernier, soit qu’il craignît l’événement d’une nouvelle bataille, soit qu’il manquât de vivres, retourna en France, et consentit même à accorder aux Flamands une trêve d’un an, et à donner au comte Guy la liberté pour cet espace de temps, afin qu’il pût travailler à rétablir la paix. Toutes ses tentatives &tant demeurées infructueuses, le comte rentra dans sa prison. La guerre recommença donc avec une nouvelle vigueur.

Bataille de Mons-en-Pévèle

Bataille de Mons-en-Pévèle

Philippe le Bel reparut en Flandre, à la tête de cinquante mille hommes d’infanterie et de douze mille chevaux. Il trouva ses adversaires campés entre Lille et Douai, près de Mons-en-Pévèle (ou Puelle) : ils y étaient retranchés fortement, et comptaient que Philippe les ferait attaquer dans leurs positions : mais ce prince jugea plus prudent de les réduire par la famine. Il fit approcher un corps d’infanterie avec des pierriers, qui rompirent une partie de la palissade. Les arbalétriers français sautèrent sur des chariots, d’où ils décochaient des traits. Tout le bagage des Flamands fut pillé ; leurs vivres furent enlevés. On se contenta de ce premier avantage ; le roi fit sonner la retraite.

A peine les Français, rentrés dans leur camp, avaient-ils quitté les armes, que tout-à-coup d’horribles clameurs retentissent. Les Flamands furieux se précipitent dans les retranchements : tout cède à leurs efforts. Les corps avancés se culbutent, l’effroi se communique, les plus braves prennent la fuite. Des milliers d’hommes sont massacrés ; l’ennemi pénètre jusqu’à la tente du roi. Ce prince, accompagné de vingt gentilshommes à moitié armés, met l’épée à la main ; plusieurs Flamands expirent sous ses coups. Mais le nombre de ses braves compagnons diminue : il est sur le point de succomber, lorsque le comte de Valois, son frère, vole à son secours, le dégage, charge l’ennemi, le poursuit, l’accable, le dissipe.

Les Flamands perdirent dans cette journée quatorze mille hommes : mais la perte des Français fut tellement considérable, qu’ils ne purent poursuivre leurs avantages. On reprit les négociations, et la paix fut conclue à condition que les Flamands paieraient au roi de France huit cent mille livres d’amende, et lui donneraient les villes de Lille et de Douai, comme gages de cette somme. La famille du comte Guy ne recouvra sa liberté qu’en 1305 : lui-même était mort en prison, et il eut son fils Robert pour successeur.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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