LA FRANCE PITTORESQUE
15 août 1464 : mort du pape
Pie II (Enea Silvio Piccolomini)
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Publié le mardi 14 août 2012, par Redaction
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Successeur de Calixte III, Pie II était né le 18 octobre 1405, à Corsignano, petite ville du Siennois, en Toscane. L’illustration de sa famille datait du huitième siècle, et ses progrès furent aussi rapides que son éducation avait été brillante. Après avoir rempli diverses fonctions, visité comme ambassadeur la cour de plusieurs princes, et mérité la confiance de plusieurs souverains pontifes, il reçut de Calixte III le chapeau de cardinal : quelques années auparavant, l’empereur Frédéric l’avait honoré de la couronne poétique.

Enfin, le 14 août 1458, il fut élu pape dans un conclave très paisible. L’allégresse publique ratifia sa nomination ; mais il ne tarda pas à sentir le poids de sa nouvelle dignité. Le schisme d’Occident venait de finir. Les conciles de Constance et de Bâle avaient consacré, sur beaucoup de points importants, des maximes contraires à l’autorité des papes. Pie II se vit réduit à négocier avec Louis XI, et ses efforts n’amenèrent rien de décisif. Au siècle suivant était réservée la conclusion d’un concordat. Un autre projet absorba la sollicitude du pape : c’était celui d’une croisade contre les Turcs, devenus maîtres de l’Orient.

A ce sujet, Pie II fit un appel à toutes les puissances de l’Europe, qui, pour la plupart, n’y répondirent qu’avec froideur. Sans se décourager, Pie II indiqua une assemblée à Mantoue, en 1463, et arrêta pour l’année suivante le départ d’une expédition, à la tête de laquelle il voulait marcher. En effet, il partit pour Ancône, où la fièvre l’atteignit. Il mourut dans la cinquante-neuvième année de son âge et la sixième de son règne.

Avant de quitter Rome, Pie II avait rétracté dans une bulle expresse tout ce que,dans sa jeunesse, il avait écrit en faveur des actes du concile de Bâle. Il terminait sa rétractation par ces paroles : « Croyez-moi plutôt maintenant que je suis un vieillard que quand je vous parlais en jeune homme : faites plus de cas d’un souverain pontife que d’un particulier ; récusez AEnéas-Silvius, et recevez Pie II. »

Il n’y a pas un de ces arguments que l’on n’eût pu retourner avec avantage. Pie II n’en avait qu’un seul qui fût invincible, et l’on s’étonne qu’il n’en ait pas fait usage : c’était le privilège de l’infaillibilité.

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